NWA 856 (Crédit photo : Bruno Fectay & Carine Bidaut)

NWA 856

chute observée trouvaille

Date :
Lieu :
Poids :
Age :
Type :

Avril 2001
Sahara (Maroc)
320 g
?
Shergottite
(enrichie, mafique, intersertale)

Comme son nom l'indique (NWA signifiant North West Africa), NWA 856 a été découverte dans le désert marocain du Sahara par une équipe française de chasseurs de météorites. Bien que sa provenance exacte ait été tenue secrète (à moins qu'elle ne soit tout simplement inconnue), la météorite a été baptisée Djel Ibone (une dénomination non reconnue par la Meteoritical Society). La météorite est presque entièrement recouverte par une belle croûte de fusion noire. L'intérieur est finement cristallisé et laisse entrevoir de nombreux cristaux en aiguille.

Cette météorite est un basalte à grains fins, et elle a donc été classée parmi les shergottites basaltiques. D'un point de vue minéralogique, NWA 856 est composée de 68 % en volume de pyroxènes (45 % de pigeonite et 23 % d'augite) et de 23 % de plagioclases choqués en maskelynite. On trouve également d'autres minéraux accessoires : des feldspaths potassiques, des amphiboles (kaersutite), des phosphates (chlorapatite, merrillite), des oxydes (chromite, ilménite, ulvöspinelle, baddeleyite), des sulfures (pyrrhotite), de la silice (stishovite) et enfin des petites poches de verre de fusion. D'après sa texture et sa composition chimique (en particulier pour les éléments majeurs et les éléments de trace), NWA 856 est étroitement similaire aux météorites Shergotty et Zagami. A l'opposée, plusieurs indices (en particulier la signature des terres rares) laissent penser que NWA 856 n'est pas appariée à NWA 480 (une autre météorite martienne découverte en Afrique), et que les deux pierres proviennent bien de chutes différentes.

La météorite porte encore les traces de l'impact qui l'a éjecté de la surface martienne : les pyroxènes sont intensément fracturés, tandis que les plagioclases ont été transformés en maskelynite. Au sein de la roche, on trouve également une variété de silice (stishovite) qui ne se forme qu'à très hautes pressions, ainsi que de la hollandite. Après son arrivée sur Terre, la roche a subi une altération terrestre, comme en témoigne les veines de calcite qui comblent certaines fractures. L'altération désertique est cependant restée mineure.

L'analyse des isotopes de l'oxygène indique sans trop d'ambiguïté une origine martienne. L'âge de NWA 856 reste à déterminer.

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