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Avril 2001 Sahara (Maroc) 654 g 170 millions d'années Shergottite (enrichie, permafique, à olivine) |
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NWA 1068 a été découverte par une équipe française de chercheurs de météorites (Bruno Fectay et Carine Bidaut) dans le désert du Sahara marocain. La pierre elle-même comprend un large fragment de 522 grammes et 22 petits fragments d'un poids inférieur à 20 g chacun. L'intérieur de NWA1068 est brun verdâtre, et la roche possède une texture porphyrique. Le travail de l'érosion a été intense, puisque la croûte de fusion a entièrement disparu, et que les fissures qui zèbrent la météorite sont comblées par du carbonate de calcium terrestre. Pour clarifier les choses et éviter une certaine confusion avec les autres météorites martiennes classées sous la dénomination NWA, NWA 1068 a été baptisée Louise Michel (une dénomination non reconnue officiellement par la Meteoritical Society). Cette météorite constitue apparemment le premier membre d'une nouvelle série, puisqu'en 2001, 2002 et 2004, quatre autres fragments apparentés à NWA 1068 ont été découverts : NWA 1110, NWA 1183, NWA 1775 et NWA 2373. Il n'est pas exclu que d'autres pierres de la même série soient mises à jour dans l'avenir. D'un point de vue pétrographique, NWA 1068 est un basalte, et la météorite a donc été classée parmi les shergottites. La météorite est constituée de cristaux plus ou moins gros (50 microns à 2 mm) d'olivine (21 % en volume) noyés dans une matrice à grains fins composée de pyroxènes (52 % en volume, principalement augite et pigeonite) et de plagioclases interstitiels (22 % en volume, choqués en maskelynite). Parmi les minéraux accessoires, on trouve les habituels oxydes (chromite, ilménite, ulvöspinelle), des sulfures (pyrrhotite), des phosphates (merrillite, apatite), ainsi qu'un composant riche en potassium (résultat probable du métamorphisme de choc sur la silice ou les feldspaths alcalins). La météorite est parcourue par des veines de de verre de fusion, qui s'est également accumulé par endroit en petites poches. Les plus grands cristaux d'olivine contiennent parfois des inclusions magmatiques. Pour certains géologues, ces mégacristaux ont une origine externe (xénocristaux). La météorite serait alors un basalte ayant incorporé, au cours de sa formation, des fragments d'une roche très riche en olivine. NWA 1068 conserve plusieurs traces de l'impact extrêmement violent qui l'a éjecté de la surface martienne, en particulier de la silice (stishovite) et des feldspaths (hollandite) qui ne peuvent se former qu'à très haute pression. La signature des terres rares légères (LREE) est similaire à celles des météorites Shergotty, Zagami, Los Angeles et NWA 856. Bien qu'étant classée comme un basalte, NWA 1068 est beaucoup plus riche en olivine que les autres shergottites, et certains géologues ont estimé qu'il s'agissait d'un nouveau type de shergottites. Cette classification a cependant été contestée par des chercheurs américains, pour qui NWA 1068 ne serait qu'une shergottite sans caractéristiques particulières. D'après certaines analyses, NWA 1068 aurait incorporé au cours de sa formation un composant de nature andésitique qui serait similaire aux roches du site d'atterrissage de la sonde Pathfinder. NWA 1068 serait âgée de 170 millions d'années, un âge caractéristique des shergottites. L'âge d'exposition reste à déterminer. |
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