Planète Rouge : Médiocrité martienne d'Antony
Hoffman, avec Val Kilmer (Gallagher), Carrie-Anne Moss (Kate Bowman), Benjamin Bratt (Ted Santen), Tom Sizemore (Quinn Burchenal), Simon Baker (Chip
Pettengill) et Terence Stamp (Chantilas). Durée : 1h46. C'est un film à vous dégoûter du cinéma. Il y a quelques mois, Mission to Mars de Brian de Palma nous avait déjà entraîné aux frontières de l'insipide. Bien décidé à surenchérir, le réalisateur Antony Hoffman nous livre avec Planète Rouge un film soporifique ou tout est mortellement ennuyeux, Mars y compris. Avant d'aller plus loin, sachez que cette petite critique regorge de révélations sur le film. Si vous ne l'avez pas encore vu, je vous conseille d'arrêter dès à présent votre lecture. Ce serait vraiment dommage d'aller voir Planète Rouge en connaissant d'avance toute l'histoire, le scénario étant déjà bien assez pauvre comme ça ! Nous sommes en 2050. L'humanité est en train de mourir, et dans un ultime sursaut désespéré, elle se décide à émigrer vers la planète rouge. Cette dernière a été préparée à la visite des futurs colons. Dans un scénario classique de terraformation, les humains ont fait fondre les calottes polaires à coup de bombinettes atomiques (après tout, pourquoi faire les choses à moitié ?) avant de semer sur la totalité de la planète des algues bleues-vertes productrices d'oxygène. Tout marche à la perfection, jusqu'au jour où la quantité d'oxygène atmosphérique se met à baisser mystérieusement. Pour résoudre cette énigme, les hommes vont alors se rendre sur place. Après qu'une voix off ait brossé ce rapide panorama de la situation, le film commence sur le départ d'un vaisseau qui ne ressemble à rien, ou plutôt à pas grand chose. A bord de cette boîte de nuit géante (la NASA semble effectivement avoir dépensé des millions pour décorer le vaisseau de toutes sortes de néons colorés), un équipage de six personnes : un commandant à la beauté glacée (Carrie-Anne Moss), le Mac-Gyver de service (Val Kilmer), un spécialiste en génétique (Tom Sizemore), un pilote bodybuildé obsédé par le nombre de visites sur son site perso (500 000, comme le site de Pathfinder durant le premier mois de la mission !) , un petit jeunot qui cache sa lâcheté sous des apparences agréables et enfin un vieux sage en quête de spiritualité. Qu'on se rassure, les personnages sont simplistes au possible, et les trois derniers ne feront d'ailleurs pas long feu. Aucun risque donc de s'emmêler les neurones. La croisière vers Mars est décrite en quelques scènes ennuyeuses et monotones, qui laissent immédiatement un arrière goût amer dans la gorge. Certes, n'importe quel équipage ne pourrait manquer de s'ennuyer lors d'un voyage de six mois dans l'espace interplanétaire, mais ici le film est d'un réaliste insoutenable. Lorsque qu'enfin nos astronautes se préparent à aller dîner à la surface de la planète rouge, une furieuse bouffée de rayons gamma - à moins que ce ne soit des protons issus d'une éruption solaire - met à mal le vaisseau qui se transforme en sapin de noël à grands renforts d'effets pyrotechniques. Les cinq astronautes mâles parviennent à gagner le module d'atterrissage, laissant le commandant se débrouiller avec son épave en orbite. Il est amusant de constater qu'à chaque fois qu'un équipage s'apprête à atterrir sur Mars, tout se transforme en catastrophe. La mission aura beau avoir été minutieusement préparée par la NASA, l'équipage aura beau avoir été confronté aux pires scénarios lors de simulations vicieuses, à chaque fois c'est le drame. Tout comme Brian de Palma pour Mission to Mars, le réalisateur Antony Hoffman a donc choisi de jouer la carte du film catastrophe pour rendre intéressant le débarquement de l'homme sur la planète rouge. On l'aura compris, le scénario ne constituera pas la force du film Planète Rouge. Parti pour sauver l'humanité, les astronautes vont finalement se retrouver prisonniers de Mars, tels des naufragés sur une île déserte. Leur objectif sera d'abord de survivre dans un environnement inhospitalier, avant de trouver un moyen de s'en échapper. Nos aventuriers devront en premier lieu lutter contre les éléments naturels et des autochtones aux mâchoires particulièrement acérées. Ils seront ensuite confrontés à leurs propres démons, qu'ils n'ont pas manqué d'amener avec eux sur Mars. L'âme humaine dévoilera son coté sombre, et la technologie la plus évoluée, symbole de l'intelligence et du savoir faire humain, finira par se retourner contre eux (le robot tueur AMEE), après avoir été incapable de les servir (vaisseau spatial et base martienne partant en morceaux). Malgré l'indigence d'un tel scénario, les acteurs s'en sortent paradoxalement bien. Val Kilmer et Tom Sizemore jouent correctement, et ils sont globalement assez crédibles. La prestation de Carrie-Anne Moss est par contre sujette à discussion. Commandant une mission entièrement constituée d'hommes, cette femme possédant une forte personnalité a souvent été comparée au personnage interprété par Sigournez Weaver dans la Saga Alien. Pourtant, Bowman n'a pas grand chose à voir avec Ellen Ripley. Seul dans son vaisseau spatial, Carrie-Anne Moss passe son temps à s'agiter dans tous les sens en serrant les dents dans un lumière bleutée, là où Sigournez Weaver haranguait des troupes de marines et massacrait les aliens par dizaines en jouant du lance grenade de son fusil d'assaut M41-A. Les trois autres caractères sont très peu développés, à tel point qu'ils paraissent inexistants. Certains passages sont même grotesques, comme le moment ou Chantilas philosophe avec Gallagher sur la science et la religion. La réflexion est tellement naïve et creuse que l'on ne peut s'empêcher de sourire. Cette scène est finalement représentative du film. Celui-ci décrit la première expédition humaine vers Mars, sans être capable de toucher du doigt la grandeur de l'entreprise. D'où cette désagréable sensation d'inadéquation entre ce qui est montré à l'écran, et ce à quoi on aurait normalement du assister. L'équipage pourrait se diriger vers le Club Med de Djerba la Douce en Tunisie qu'on ne verrait guère de différence. Le dernier protagoniste du film n’est pas un humain en chair et en os, mais un robot de combat dont les comportements belliqueux ont théoriquement été réprimés. Sensé assister l’équipage dans sa lourde tache, AMEE deviendra le méchant de service lorsque son mode guerrier, qui hante encore ses mémoires, se réactivera brusquement. Cette pâle copie du Terminator de James Cameron n’aura alors plus qu’un objectif : traquer les astronautes pour les éliminer un par un. En fait AMEE est absent pendant une bonne partie du film, et ne réapparaît qu’à certains moments. Le robot n’est finalement qu’un élément que le réalisateur utilise à son gré pour combler les faiblesses d’un scénario indigent. Ce qui explique le manque flagrant de cohérence qui se dégage du film. On a réellement l’impression d’avoir devant soi un vêtement décousu et élimé, qu’un couturier maladroit aurait rapiécé tant bien que mal. AMEE est malgré tout le caractère le plus intéressant du film : les rares scènes ou il apparaît comptent effectivement parmi les moins léthargiques ... Comme dans Mission to Mars, le seul point positif de Planète Rouge tourne autour des effets spéciaux et des paysages. De nombreuses scènes ont été tournées en extérieur en Australie et en Jordanie, dans des décors désertiques à couper le souffle. Grâce à l'utilisation d'un filtre rouge-orange pour le ciel, on se croirait véritablement sur Mars. On peut seulement regretter que la bande son - banale à souhait - ne soit pas assez puissante pour accompagner ces scènes d'une beauté indiscutable. Au niveau des effets spéciaux, le robot militaire AMEE bénéficie d'une bonne animation, et on a également droit à quelques gadgets particulièrement sympathiques, comme l'écran souple portable qu'utilise Val Kilmer pour se guider sur Mars. Malheureusement, le film ne décolle jamais et les péripéties de l'équipage perdent rapidement tout intérêt. Le spectateur ne sera tiré de sa torpeur que par quelques scènes particulièrement ridicules qui valent leur pesant de cacahuètes spatiales. Que dire par exemple du moment ou les astronautes vérifient la faible valeur de la gravité martienne en faisant le concours de celui qui pisse le plus loin ? La NASA a-t-elle dépensé plusieurs dizaines de milliards de dollars pour qu'une bande de joyeux lurons soient les premiers à uriner sur la planète rouge ? A la fin du film, Gallagher, confortablement installé dans la sonde russe Kosmos, lance un "j'emmerde cette planète !" du plus bel effet, index levé, avant de tirer, un sourire aux lèvres, la poignée qui commande la mise à feu des moteurs. J'emmerde cette planète ! Il fallait oser ! Cette petite phrase, qui a provoqué bien des éclats de rire dans la salle, est cependant tout à fait appropriée. Elle peut effectivement parfaitement s'appliquer au film ... Liste des incohérences scientifiques et techniquesJ'ai compilé cette liste non exhaustive en m'inspirant en partie de celle que Phil Plait a publié sur son site Bad Astronomy. J'ai développé des points que Phil a passé sous silence et vice versa, et je vous recommande donc chaudement, si l'anglais ne vous rebute pas, de lire sa critique. Terraformation : bien que cohérent dans son ensemble, le scénario de terraformation du film Planète Mars est un peu extrême. Il est peu probable que l'homme utilise des armes atomiques pour faire fondre les calottes polaires et libérer ainsi des tonnes de CO2 dans l'atmosphère martienne. D'un point de vue écologique, ce serait une petite catastrophe. Le réalisateur aurait pu choisir des moyens plus propres, comme de gigantesques miroirs orbitaux, qui, en focalisant la lumière du Soleil sur les calottes, auraient parfaitement fait l'affaire. Un autre procédé aurait pu consister à recouvrir les calottes d'une poudre noire capable d'absorber la lumière solaire et d'accélérer ainsi la fonte des glaces. Dans le film, les ingénieurs planétaires voulaient augmenter la quantité de CO2 atmosphérique en provoquant artificiellement le dégel d'une calotte polaire. Malheureusement, ils ont choisi la mauvaise ! Il aurait été effectivement préférable de s'attaquer à la calotte polaire sud - principalement composée de dioxyde de carbone solide, et non pas à la calotte polaire boréale, qui est surtout formée de glace d'eau. Rappelons que le CO2 est un gaz à effet de serre, et que sa libération dans l'atmosphère sert à provoquer un réchauffement de la planète. D'après le film, l'étape suivante a consisté à convertir le CO2 en oxygène grâce à des algues photosynthétiques qui ont été disséminées en surface vers 2027. Une vingtaine d'années plus tard, l'atmosphère est alors respirable, et la pression est suffisante pour que les astronautes n'aient plus besoin de combinaisons pressurisées. Cette séquence tient la route, mais on peut se demander comment une entreprise aussi colossale a pu être mené à bien sans qu'un seul homme mette les pieds sur Mars. L'attaque des rayons gamma : Alors qu'il s'apprête à rejoindre la surface de Mars, l'équipage subit de plein fouet une bouffée de rayons gamma, qui transforment le vaisseau spatial en épave cosmique. Lors d'un vol habité vers Mars, les radiations constituent effectivement une menace sérieuse pour l'équipage. Mais les ingénieurs sont au courant, et ils ont théoriquement construit le vaisseau spatial en conséquence. Une section blindée permet par exemple à l'équipage de se mettre à l'abri et d'attendre calmement la fin de la tempête. Quant aux systèmes électroniques, ils sont normalement "durcis" pour résister aux radiations. Dans le film, une certaine confusion règne sur la nature exacte de la menace qui frappe l'équipage. Dans les scénarios de missions habitées, deux types de radiations sont couramment prises en compte : les rayons cosmiques et les éruptions solaires (principalement composées de protons). Ici, on ne sait pas très bien de quoi il s'agit, car Bowman parle d'abord de rayons gamma, avant d'évoquer plus tard des protons. Le fait que l'équipage se fasse surprendre aussi facilement est également étonnant. Pour une mission de cette envergure, la NASA aurait du se fendre d'un satellite d'observation solaire, capable d'alerter l'équipage à l'avance lorsque notre étoile connaît ses brusques accès de colère. Enfin, vu les dommages affligés au vaisseau par la vague de rayons gamma ou de protons, l'équipage aurait du recevoir une dose létale de radiations (rappelons que les rayons gamma sont encore plus énergétiques que les rayons X utilisés lors des radios médicales). Ceci est tout particulier vrai pour le commandant Bowman, qui, à aucun moment, ne cherche à se protéger. Ce qui ne l'empêche pas, pendant tout le reste de la mission, de se porter comme un charme. Bowman n'a pas la moindre nausée, pas le plus petit vomissement ! Certes, Carrie-Anne Moss s'est peut-être endurcie depuis le film Matrix, mais il y a quand même des limites ! Gravité artificielle : pendant le voyage vers Mars, les quartiers d'habitation sont situés dans deux roues contrarotatives, et ils sont donc soumis à une gravité artificielle. A un moment, les roues, qui étaient arrêtées, sont remises en rotation, ce qui recrée immédiatement une gravité artificielle. Dans la réalité, le système est loin de fonctionner ainsi, et le rétablissement de la gravité aurait été beaucoup plus progressif. Atterrissage à l'aide d'airbags : lorsque la sonde Pathfinder a atterri sur Mars en juillet 1997 grâce à ses airbags, elle a encaissé une décélération de 40 G. Inutile de vous dire qu'aucun humain ne peut subir une telle décélération, et que l'équipage aurait été réduit en bouillie. Non content de jouer les presse-purées avec les astronautes, le module de descente dévale en plus une falaise, ce qui diminue encore les chances de survie des pauvres diables qui sont sanglés à l'intérieur. Depuis son atterrissage spectaculaire sur Mars, le petit robot Sojourner est resté gravé dans toutes les mémoires, et est devenue une véritable mascotte. Tous les films récents traitant de Mars ne peuvent s'empêcher d'y faire référence, sans doute pour s'octroyer un soupçon de véracité. Dans le film " La mutante 2 ", un robot similaire à Sojourner est par exemple utilisé par un astronaute pour recueillir des échantillons. Dans Planète Rouge, on retrouve non seulement le système d'atterrissage à airbags, mais également le petit robot Sojourner lui-même (que l'équipage désossera sans vergogne). Mission to Mars ne déroge par à la règle, puisque l'on y aperçoit un robot qui rappelle furieusement Sojouner. Destruction de l'habitat : lorsque les astronautes parviennent à rejoindre la base martienne qui les attend en surface, ils s'aperçoivent avec stupeur que celle-ci est complètement dévastée. Dans la réalité, l'analyse des données télémétriques en provenance de la base aurait du montrer que cette dernière était bien mal en point. Lorsqu'on implante des infrastructures sur Mars, la moindre des choses est de les surveiller à distance. Le contrôle de mission sur Terre, où l'équipage à bord du vaisseau aurait donc du s'attendre à trouver un habitat inutilisable … La surveillance de l'oxygène atmosphérique : après être arrivé à la base, les membres de l'équipage s'aperçoivent que les réserves d'oxygène sont dangereusement basses. Pour en finir au plus vite, Val Kilmer relève la visière de son casque, histoire de s'exposer à l'atmosphère mortelle de la planète. C'est avec stupéfaction qu'il constate que l'air est finalement parfaitement respirable. On découvrira plus tard que les algues productrices d'oxygène ont servi d'apéritifs à des bestioles extraterrestres qui recrachent de l'oxygène comme déchet de leur métabolisme. Ainsi la baisse de la teneur en oxygène de l'atmosphère martienne consécutive à la disparition des algues est compensée par les rejets des créatures martiennes. Tout cela tient à peu près la route, mais il n'était certainement pas nécessaire de se rendre sur Mars pour comprendre le fin mot de l'histoire. Nous pouvons parfaitement étudier l'atmosphère martienne à distance, en ayant recourt à des télescopes terrestres (au sol ou en orbite) ou à des sondes orbitales. N'importe quel spectromètre aurait pu apprendre à l'équipage, bien avant son arrivée sur la planète rouge, que le taux d'oxygène était de nouveau en augmentation ! Un ADN sans cytosine : Adossé à un rocher martien près de l'atterrisseur Pathfinder, le scientifique Burchenal se lance dans un débat avec Gallagher sur le thème "Dieu et la Science". Généticien, Burchenal se vante de pouvoir manipuler avec une aisance déconcertante le génome humain. Malheureusement, le pauvre Burchenal vient à peine de commencer sa diatribe qu'il commet une bourde impardonnable : il se trompe sur l'une des lettres de l'alphabet génétique, qui n'en contient pourtant que quatre ! L'ADN s'écrit effectivement avec les lettres A (adénine), G (guanine), T (thymine) et C (cytosine), et non avec les lettres A, G, T, P, comme il le prétend avec un bel aplomb ... Le modem de Sojourner : voilà probablement la scène la plus grotesque du film. L'équipage, qui ne dispose plus de moyens de communication avec le vaisseau en orbite et son commandant solitaire, doit essayer de se débrouiller avec les moyens du bord. Le cap est donc mis sur le site d'atterrissage de la sonde Pathfinder, dans Ares Vallis. Une fois sur place, les astronautes en perdition démantèlent le petit robot Sojourner pour extirper de ses entrailles la petite radio qui lui permettait de communiquer avec la Terre, via l'atterrisseur Pathfinder. A ce moment, le film enchaîne incohérence sur incohérence. Premièrement, après plus de 50 ans à la surface de Mars, on peut estimer que l'électronique de bord de Sojourner ne doit plus être en très bon état. De plus, on voit mal comment le bricolage de Val Kilmer pourrait aboutir à quelque chose qui fonctionne. Le modem est par exemple utilisé sans l'antenne du petit robot. Une autre incohérence concerne l'alimentation en électricité. Etant donné que les batteries de Sojourner sont mortes depuis bien longtemps, la radio improvisée est reliée à un morceau de panneau solaire récupéré sur la partie supérieure du rover. Comme le fonctionnement de la radio est dépendant d'un panneau solaire, elle ne peut-être utilisée que durant la journée. Comment expliquer alors que Val Kilmer s'en serve en pleine nuit ? La radio de Sojourner a enfin une portée très limitée, puisqu'elle sert uniquement à communiquer avec l'atterrisseur Pathfinder, et non pas directement avec la Terre. A la rigueur, le très faible signal émis par la radio pourrait être capté par le vaisseau en orbite, mais certainement pas depuis la Terre, comme c'est le cas ici. Comble du ridicule, ce n'est pas une antenne géante d'un réseau d'écoute lointain (DSN) ou d'un observatoire radioastronomique qui capte le signal de détresse (puisque aucune n'est pointée à ce moment là vers la planète rouge), mais une petite antenne d'un radio-amateur qui écoute par pur hasard ce qui provient de Mars. Le matériel employé par les radio-amateurs est parfois impressionnant, mais il y a quand même des limites ! La technologie russe de retour d'échantillons : lorsque Gallagher atteint enfin le module de retour d'échantillons, le commandant Bowman lui demande, pour faciliter les opérations, de brancher le modem de Sojourner sur le vaisseau russe. Sur ce point, je ne peux pas m'empêcher de reprendre le commentaire de Phil Plait, le webmaster de l'excellent site Bad Astronomy : "Avez-vous déjà essayé d'installer un modem ? Même s'il a été conçu pour fonctionner sur un certain type d'ordinateur, il est impossible de le faire marcher !". Il n'y a pas grand chose à rajouter, sinon que la remarque est excellente, et que l'on peut se demander comment Val Kilmer arrive à brancher correctement en quelques secondes un modem américain vieux de 50 ans sur une vieille sonde russe poussive … Après l'exploit du modem, Gallagher commence à reprogrammer la sonde russe Kosmos en se servant d'une console de commande. Cette sonde était à l'origine conçue pour ramener des échantillons sur Terre, mais un incident technique a abrégé sa mission. On peut logiquement se demander pourquoi un tel engin spatial est doté d'une raquette de contrôle. La reprogrammation d'une sonde est une opération effectuée couramment par les ingénieurs, mais les instructions sont toujours envoyées par liaison radio depuis la Terre. La sonde Kosmos n'a certainement pas été fabriquée pour pouvoir être dépanné sur Mars par des garagistes de la NASA. N'oublions pas non plus que dans l'espace, le moindre gramme coûte cher, et que les agences spatiales ne sont pas du genre à perdre des kilos superflus en surchargeant des sondes avec des dispositifs totalement inutiles … Lors de la reprogrammation de la sonde, Gallagher est vite confronté à un problème de taille : les batteries de l'engin sont mortes. Qu'à cela ne tienne, l'unique survivant de la mission martienne va de nouveau démontrer ses talents de mécanicien en connectant sur la sonde une batterie américaine, récupérée sur Amee. Dans la réalité, ce genre d'interfaçage n'aurait pas eu la plus petite chance de fonctionner. La facilité avec laquelle la sonde Kosmos accepte d'être interconnectée avec toutes sortes de dispositifs étrangers n'a pas l'air de perturber Gallagher, qui était pourtant bien enclin à critiquer la technologie russe ... Effectivement, alors que les astronautes sont réfugiés dans la grotte pour échapper à la tempête de verglas, Gallagher remarque que la sonde, étant donné sa nationalité, à de fortes chances de ne pas décoller ou d'exploser en vol. Le concepteur de l'engin, un certain borokovski, n'est d'ailleurs pas épargné par cet humour vaseux : un astronaute mentionne très vite le fait qu'il se soit recyclé en devenant ... traiteur à Brooklyn ! Finalement, après avoir réactivé la sonde Kosmos avec la batterie d'Amee, Gallagher prend place dans le véhicule de remonté. Certes, la capsule n'a pas l'air d'offrir un confort digne d'un quatre étoiles, mais en se contorsionnant un peu, Gallagher parvient à y rentrer sans le moindre problème. Dans la réalité, il n'aurait sans doute même pas réussi à y passer le petit doigt. Le véhicule de remontée a effectivement été conçu pour recevoir des échantillons de roches et de sols, par un être humain ! De plus, la masse de cailloux que Kosmos devait rapporter sur Terre ne devait pas être bien importante, quelques kilogrammes tout au plus. Or Gallagher, même avec sa forme olympique, doit peser bien plus que cela. Ainsi chargé, le véhicule de remonté n'aurait sans doute même pas réussi à décoller … Le rendez-vous final en orbite : dans le domaine spatial, l'une des manœuvres les plus critiques est celle des rendez-vous orbitaux. Ces acrobaties périlleuses requirent une précision incroyable, où rien ne peut être laissé au hasard. Une vitesse un peu trop élevée, une dérive latérale un peu trop forte, et le rendez-vous est manqué. Dans le meilleur des cas, les deux objets se croisent sans pouvoir s'amarrer. Dans le pire des cas, c'est la collision … Hollywood n'a apparemment pas saisi la difficulté inhérente à ce type de manœuvre. Dans Mission to Mars, une brochette d'astronautes, catapultés en orbite martienne par un affreux coup du sort, parvenaient avec succès à s'accrocher à un satellite d'observation (qui est ensuite utilisé pour atterrir sur la planète !). Dans Red Planet, Bowman va réaliser la même prouesse : le commandant, qui a enfin accepté ses sentiments pour Gallagher, va effectivement alpaguer son amoureux en orbite avec .. un simple treuil ! |
L'affiche française du film Planète Rouge présente les trois principaux protagonistes (Crédit photo : droits réservés). L'affiche américaine du film met l'accent sur une planète hostile et inquiétante, avec son lot de mauvaises surprises (Crédit photo : droits réservés). Gallagher marche d'un pas décidé sur la planète rouge. Notez la combinaison, qui a l'air aussi agréable à porter que sophistiquée, sans compter qu'elle devient fluorescente la nuit. Non, les cylindres métalliques que Gallagher porte à la hanche ne sont pas des épées lasers de la Guerre des Etoiles ! (Crédit photo : droits réservés). L'atterrissage sur Mars n'a apparemment pas été une partie de plaisir, au vu de la tête des deux astronautes de droite. Par contre le premier a eu l'air d'apprécier la décélération de plusieurs dizaines de G, l'airbag qui éclate et la chute le long d'une falaise abrupte. Peut-être un habitué de Space Moutain ... (Crédit photo : droits réservés). Le scientifique de service Quinn Burchenal a l'air bien embarrassé. Alors qu'il espérait prendre une douche chaude et un bon repas dans une base martienne dernier cri, le voici qui se retrouve à coucher dehors par une nuit glaciale, avec une simple couverture de survie trop courte pour lui. Décidément la NASA, c'est plus ça ! (Crédit photo : droits réservés). Gallagher n'a pas l'air d'être très motivé pour grimper dans le véhicule de remontée de la sonde russe Kosmos. On peut parfaitement le comprendre. L'engin n'a pas été conçu pour satelliser des hommes, et sa fiabilité est douteuse, étant donné qu'il n'a pas fonctionné correctement lors de sa mission initiale. Mais quand il faut y aller, il faut y aller ! Allez Gallagher, un petit effort, la femme de ta vie t'attend en orbite ! (Crédit photo : droits réservés). Après avoir revêtu une combinaison spatiale qui rappelle furieusement celles du film Alien, le commandant Bowman tente de récupérer le brave Gallagher à l'aide d'un treuil. Vu son visage, elle paraît vraiment déterminée. Il faut dire qu'elle regrette fortement de ne pas l'avoir embrassé au début de la mission, et qu'elle est bien décidée à ne pas laisser passer une deuxième occasion. C'est beau l'amour en orbite martienne ! (Crédit photo : droits réservés). |
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