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La
courge, terme un peu générique qui désigne un ensemble de plantes
herbacées annuelles appartenant à la
famille des cucurbitacées (et qui sont cultivées pour leurs fruits ou
leurs graines) est un sujet très intéressant en botanique, car les
coupes de tige ou de racine
permettent d'observer facilement les principales caractéristiques du
xylème (vaisseaux de grand diamètre avec une lumière importante) ou du phloème (tubes
et plaques criblées bien
évidentes). La coupe
d'une tige de courge présentée sur cette page a été colorée par de l'Etzold FCA : les
cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine
basique, celles à parois subérifiées (quand elles sont
présentes) apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles
dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le
bleu astral.
De la périphérie
vers le centre, on peut
identifier :
- Un épiderme constitué d'une seule
couche cellulaire (unisérié), d'où émanent ici et là des poils épidermiques
tecteurs pluricellulaires de grande taille.
- Un cortex parenchymateux, dont la
partie la plus externe est occupé par un
collenchyme
angulaire.
- Un très bel anneau de sclérenchyme
péricyclique, coloré en rose par la fuchsine basique.
- Un ensemble de faisceaux
cribro-vasculaires bi-collatéraux ouverts, disposés sur un seul cercle selon
le modèle de l'eustèle (un second cercle plus externe, constitué de
traces foliaires, peut être
observé). Chaque faisceau
comprend du xylème
(permettant l'acheminement de la sève brute) entourés par deux
massifs de phloème (qui sont responsables de la circulation de la sève élaborée),
l'un externe, et le second interne. Le caractère bi-collatéral est
caractéristique de certaines familles de plantes (apocynacées,
convolvulacées, solanacées et dans le cas qui nous intéresse ici,
cucurbitacées).Suivant l'âge de la tige, il
peut être plus ou moins difficile d'apercevoir le xylème au niveau
des faisceaux cribro-vasculaires, car les
vaisseaux annelés ou spiralés ne sont pas toujours coupés
au niveau d'une partie lignifiée de la paroi, qui peut donc
apparaître colorée en bleu (voir
ici
avec un exemple pris sur une tige plus jeune). Entre le xylème et les deux massifs de phloème se
trouve une mince couche de cellules méristématiques, résidu du
procambium qui a donné naissance au xylème et phloème primaire. Le
cambium externe est le plus actif dans le développement de la tige,
alors que l'interne joue un rôle moindre.
- Un parenchyme médullaire, qui tend
à se désagréger lors de la croissance primaire pour laisser derrière lui une lacune
centrale de plus en plus importante.
Diagnose sur la coupe : l'organe
est à symétrie axiale, et xylème et phloème sont superposés, il s'agit
donc bien d'une tige. La présence de tissus de soutien (collenchyme et
sclérenchyme) signe
clairement un organe aérien. La disposition des faisceaux
cribro-vasculaires en un seul cercle indique l'appartenance aux
dicotylédones.
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