Racine de néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) avec endomycorhizes, coupe transversale (x4)

 

 

La néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) est une étrange orchidée brunâtre dépourvue de chlorophylle que l'on trouve dans nos forêts, et qui doit son nom au fait que quand ils sont extraits du sol, son rhizome et ses racines rappellent un peu la disposition des brindilles d'un nid d'oiseau. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agit pas d'une plante parasite. Ses racines permettent de comprendre d'où la plante tire ses molécules organiques : elle vit effectivement en étroite association avec un champignon.

La coupe transversale d'une racine de néottie présentée ci-dessus a été colorée par l'Etzold FCA : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge/rose par la fuchsine basique, celles à parois subérifiées apparaissent en jaune/brun grâce à la chrysoïdine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en bleu par le bleu astral.

Sur la coupe en question, de la périphérie vers le centre, on peut identifier :

  • Un rhizoderme sans poils absorbants.
  • Un cortex parenchymateux bien développé, constitué principalement par un parenchyme de réserve (présence de nombreux grains d'amidon dans les cellules). Les cellules les plus superficielles sont clairement colonisées par un champignon, qui forme vers l'intérieur des pelotons denses colorés en bleu.
  • Un petit cylindre central avec un endoderme formé de grosses cellules aux parois lignifiées, et des petits îlots de phloème alternant avec du xylème.
  • Une moelle partiellement lignifiée.

La particularité de cette coupe est d'illustrer le phénomène d'endo-mycorhizes. Comme précisé en introduction, les mycorhizes sont des associations symbiotiques mutualistes entre une plante et un champignon. Elles concernent 80 % des plantes, et existent depuis 400 millions d'années, comme l'a montré l'étude des végétaux fossilisés dans les cherts dévonien de Rhynie en Écosse. Des images prises à plus fort grossissement disponibles ici permettent de mieux comprendre ce phénomène.

Diagnose sur la coupe : l'organe est à symétrie axiale, l'épiderme (qui est un rhizoderme) ne montre pas de stomates ni de cuticule, xylème et phloème sont en position alternée, il s'agit d'une racine. Ce diagnostic est confirmé par l'importance du diamètre du cortex par rapport au cylindre central et l'absence notable de tissus de soutien (pas de collenchyme ou de sclérenchyme). Étant donné le manque de tissus secondaires et le nombre relativement important de faisceaux conducteurs, on peut avancer qu'il s'agit d'une racine de monocotylédone.

 

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