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Le sel de l'océan martien Vendredi 30 juin 2000 |
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L'analyse chimique d'une
météorite martienne prouve que la composition de l'ancien océan
martien, qui recouvrait jadis une bonne partie de l'hémisphère nord, est
similaire à celle de l'eau de mer. Il y a des milliards d'années, une gigantesque nappe d'eau submergeait probablement les vastes plaines nordiques de la planète Mars. L'idée, d'abord considérée comme farfelue et peu crédible, est aujourd'hui prise au sérieux par la communauté scientifique, grâce notamment aux indices convaincants rassemblés par la sonde Mars Global Surveyor. Après avoir calculé les limites de cet océan et estimé son volume, les scientifiques seraient aujourd'hui en mesure de connaître sa composition. C'est en tout cas ce qu'affirment des chercheurs de l'Université de l'Arizona, dont les travaux ont été publiés dans le numéro de juillet de la revue Meteoritics and Planetary Science. L'équipe scientifique, dirigée par le professeur Carleton Moore, aurait découvert des dépôts de sel dans les fractures de la météorite martienne de Nakhla. Cette météorite, vieille de 1,2 milliard d'années, est tombée en Egypte en 1911 (une légende locale raconte qu'un chien aurait été blessé par la chute des pierres). Si l'on dresse l'inventaire des composés salés incrustés dans cette météorite, on s'aperçoit que le chlorure de sodium - le fameux sel de l'eau de mer - domine. Les dépôts contiennent également, en moindres proportions, des sulfates, des fluorures, du magnésium et du calcium. La variété et l'abondance des différents éléments concordent presque parfaitement avec la composition de notre eau de mer, à l'exception toutefois du calcium, présent en plus grandes quantités dans la météorite de Nakhla. Les sels étant parfaitement solubles dans l'eau, le professeur Carleton a en déduit qu'ils ont du être déposés par la percolation d'un liquide salé au sein de la roche. Lors de son évaporation ultérieure, la saumure aurait laissé derrière elle des dépôts de sels. Pour les chercheurs, il ne fait aucun doute que ces sels
proviennent de l'ancien océan martien. La différence observée dans le cas du
calcium résulterait en fait d'un appauvrissement biologique de notre eau de
mer, de nombreux organismes soutirant effectivement du calcium pour leurs
propres besoins.
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