Tige de sapin (Abies), coupe transversale, détails du bois homoxylé (x20)

 

 

En botanique, le terme bois (on pourra lui préférer le terme plus technique de xylème) désigne le tissu conducteur de la sève brute (eau et sels minéraux), qui provient des racines et qui s'élève pour irriguer les parties supérieures de la plante (tige, feuilles, fleurs, fruits, etc.). Chez les gymnospermes, le xylème est principalement composé d'un seul type d'éléments conducteurs, les trachéides. Pour cela il est qualifié d'homoxylé.

La micro-photographie ci-dessus montre une coupe transversale effectuée dans une tige de sapin âgée de 3 années, et colorée par le carmino-vert de Mirande. Le champ est centré sur le bois, uniformément coloré en vert par le vert d'iode, qui se fixe spécifiquement sur la lignine.

Le bois (xylème secondaire) tire son origine du fonctionnement du cambium libéro-ligneux. Constituée de cellules méristématiques, cet assise génératrice produit du phloème vers l'extérieur, et du bois vers l'intérieur. Dans les régions marquées par un cycle des saisons, le fonctionnement du cambium n'est pas régulier. Au printemps, il produit des cellules à lumière large. En automne, le bois change d'aspect : les cellules conductrices sont d'un diamètre plus petit, et le tissu devient plus dense. La production de bois s'arrête totalement en hiver. Ce type de fonctionnement induit dans le bois la présence de cernes annuels, qui permettent de donner un âge à l'arbre (dendrochronologie) ou de déduire les conditions climatiques, et ce d'une manière incroyablement précise. On pourra retenir que les cernes les plus anciens sont situés vers le cœur du tronc ou des branches, tandis que les plus jeunes sont situés en périphérie. Au sein d'un même cerne, le bois de printemps est localisé vers l'intérieur, et le bois d'automne vers l'extérieur.

Comme nous l'avons dit en introduction, l'élément le plus représenté dans le bois homoxylé sont les trachéides : des cellules allongées aux extrémités biseautées, et dont les cloisons transversales ne sont pas perforées, contrairement aux vaisseaux des plantes à fleurs. À maturité, ces cellules sont mortes. Vidées de leur contenu, il ne reste plus d'elles qu'une paroi secondaire épaisse lignifiée. Elles forment ainsi des tubes creux accolés les uns aux autres, et qui communiquent latéralement par des ouvertures (ponctuations), qui peuvent être simples ou aréolées. Les trachéides se rencontrent aussi bien chez les cryptogames, les gymnospermes, mais aussi chez les angiospermes, où elles jouent un rôle de conduction au côté des vaisseaux (dans lesquels l'eau circule plus vite).

En plus des trachéides, le bois homoxylé des gymnospermes contient aussi des fibres, cellules allongées aux parois très épaisses qui ont principalement un rôle de soutien, ainsi que du parenchyme, dont la composante horizontale est organisée en rayons ligneux bien visibles sur les coupes transversales, et qui possède surtout un rôle de réserve. Notons enfin qu'il n'est pas rare de trouver dans le bois des résineux des canaux sécréteurs.

 

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