Tige de pesse d'eau (Hippuris vulgaris), coupe transversale (x4)

 

 

La pesse (Hippuris vulgaris) est une petite plante herbacée appartenant à la famille des Plantaginaceae que l'on peut rencontrer dans les zones humides ou inondées. Sa tige dressée porte de nombreux verticilles de petites feuilles étroites, ce qui lui vaut son nom de queue de cheval, et explique qu'on la confonde parfois avec des prêles. Plus que ses feuilles, son rhizome ou encore ses fleurs minuscules, c'est sa tige qui va nous intéresser ici.

La coupe présentée ci-dessus a été colorée au Carmino-vert de Mirande, un mélange de deux colorants : du carmin aluné (qui colore les cellules à parois cellulosiques en rouge-rose), et du vert d'iode (qui teinte les cellules à parois lignifiées en vert). De la périphérie vers le centre, on peut distinguer :

  • Un épiderme constitué d'une seule couche cellulaire, sans cuticule, et où il n'est pas possible de repérer des stomates.

  • Un imposant cortex, qui possède une très belle structure aérée : il est en effet formé par des bandes de cellules à paroi cellulosique, qui délimitent des lacunes grossièrement hexagonales et de tailles variées.

  • Un discret cylindre central, bordé par un endoderme assez fin, et au sein duquel on peut apercevoir un anneau non interrompu de phloème et de xylème, et encore plus au centre un parenchyme médullaire à petites cellules.

Diagnose sur la coupe : L'analyse de cette coupe est compliquée par plusieurs points. La symétrie axiale indique que nous sommes en présence d'une racine ou d'une tige. La prédominance du cortex par rapport au cylindre central pourrait laisser penser à une racine (à l'image de celle de la ficaire). La faible différentiation du xylème ne permet pas de déterminer si cette dernière est centripète (racine) ou centrifuge (tige). Cependant, le xylème et le phloème sont superposés, ce qui est un caractère de tige. Quant au cortex, il est clairement aérifère, ce qui indique que nous avons sans doute affaire à une plante aquatique, les lacunes remplies d'air servant à la fois pour la flottaison et comme réserves d'oxygène. Étant donné que les plantes aquatiques ne développent en général pas de racines dignes de ce nom (l'absorption de l'eau et des sels minéraux pouvant en effet avoir facilement lieu au niveau des organes immergés, feuilles et tiges), il est légitime de penser que nous sommes ici face à une tige. Le xylème et le phloème ne formant qu'un seul cercle, cette dernière appartient sans doute aux dicotylédones. Enfin, l'absence de cuticule et de stomates au niveau de l'épiderme, le caractère aérifère du parenchyme cortical - impossible de passer à côté - et le manque de tissus de soutien sont des signes qui indiquent clairement une plante herbacée aquatique.

 

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