Tige de Bryone (Bryonia dioica), coupe transversale (x4)

 

La tige de Bryone possède une section grossièrement pentagonale. Sa structure est assez similaire à celle de la Clématite : un épiderme sans cuticule porteur de stomate, un parenchyme cortical d'extension limité avec un anneau de collenchyme sous-épidermique et par endroits des aiguillons (sorte d'épaississements pluricellulaires), un cylindre central sans endoderme délimité par un anneau de sclérenchyme en position péricyclique. Le cylindre central renferme cinq gros faisceaux cribro-vasculaires réunis dans un cercle interne, et accompagné de faisceaux plus petits (traces foliaires), qui forment un second cercle plus extérieur.

Chaque faisceau vasculaire est formé d'un xylème primaire à pôle endarche (différentiation centrifuge) superposé à un petit massif de phloème primaire. La croissance d'un cambium libéro-ligneux a ensuite donné naissance à des formations secondaires. Le xylème secondaire montre des vaisseaux d'assez gros calibres, qui répondent à un besoin de transport de la sève brute sur de longues distances.

Le cambium n'existe qu'au niveau des faisceaux conducteurs, et le pachyte (qui désigne l'ensemble des tissus formé par le cambium) est donc discontinu. Cette organisation, ou les structures secondaires sont d'extension limitées et ne concernent pas la totalité de la tige, offre une certaine souplesse. Le centre de la tige est occupé par un petit massif de moelle.

Malgré toutes ces ressemblances avec la tige de Clématite, la Bryone se caractérise cependant par une différence importante : à l'intérieur de la tige, à la périphérie de la moelle (en situation périmédullaire donc), on distingue des petits massifs de phloème interne, séparé du protoxylème primaire par quelques assises cellulaires médullaires. Ce phloème interne, qui constitue une particularité anatomique propre à certaines dicotylédones, n'est pas d'origine primaire, mais bien secondaire. Le xylème des faisceaux cribro-vasculaires présente donc l'étonnante particularité d'être pris en sandwich entre, d'une part, du phloème primaire situé en position externe, et du phloème secondaire situé vers le centre, du côté du pôle ligneux. De tels faisceaux sont dits bi-collatéraux.

La symétrie radiale, la présence d'un épiderme à stomates, la position superposée du phloème et du xylème, la différentiation centrifuge du xylème primaire, l'existence de tissus de soutien (collenchyme et sclérenchyme) permettent d'identifier la coupe comme étant celle d'une tige. L'organisation des faisceaux cribro-vasculaires sur un seul cercle, l'existence de structures secondaires et la présence de phloème interne pointent vers une dicotylédone. L'absence de phellogène (assise subéro-phellodermique) peut laisser penser à une plante herbacée. Le pachyte discontinu est adapté à une tige avec un port de type liane, ce qui a aussi le mérite d'expliquer l'importance des tissus de soutien (manchons de collenchyme et sclérenchyme), ainsi que le gros calibre des vaisseaux du xylème secondaire.

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