Feuille de figuier à caoutchouc (Ficus elastica), coupe transversale du limbe, cystolithe (x20)

 

 

Le figuier à caoutchouc (Ficus elastica) est une plante qui appartient à la famille des Moracées. Contrairement à ce que son nom vernaculaire indique, et bien que produisant un latex blanc, il ne sert pas à produire du caoutchouc, qui est en fait fabriqué à partir de la sève de l'hévéa. Observées au microscope, ses feuilles permettent cependant de découvrir des structures minérales étonnantes.

La coupe de limbe de feuille de ficus présentée sur cette page a été colorée par le mélange safranine/vert rapide : les cellules à parois lignifiées sont colorées en rouge par la safranine, et celles dont les parois sont restées cellulosiques sont teintées en vert par le vert rapide. Dans ce cas de figure la différentiation n'a pas été poussée, et la coupe est principalement colorée par la safranine.

Depuis la face supérieure jusqu'à la face inférieure, on peut distinguer :

  • Un épiderme monocouche.
  • Juste en dessous, un hypoderme épais formée par trois couches de larges cellules.
  • Un parenchyme palissadique assimilateur, avec des cellules prismatiques renfermant de nombreux chloroplastes.
  • Un parenchyme lacuneux.
  • Et enfin un épiderme inférieur, qui s'ouvre sur l'extérieur par le biais de stomates.

L'élément le plus remarquable est la présence, au niveau de l'hypoderme, d'une large cellule ovale, qui renferme une concrétion de carbonate de calcium amorphe et hydraté, enveloppée dans une membrane, et colorée en bleu par le vert rapide. A la manière d'une stalactite, celle-ci est accrochée à la paroi cellulaire par un pédicelle silicifiée, tandis que sa surface est ornementée de nombreuses stries. Cette structure, qui repose sur l'imprégnation d'une matrice de cellulose par du carbonate de calcium, est un cystolithe. Elle possède sans doute pour la plante plusieurs rôles utiles : régulation du calcium, source de dioxyde de carbone interne, voire même diffusion de la lumière, pour améliorer l'efficacité photosynthétique du parenchyme palissadique située en dessous.

Diagnose sur la coupe : La façon dont l'organe se présente sous le microscope montre que nous avons affaire à un limbe foliaire : la symétrie bilatérale signe une feuille, et l’aspect aplati de l’organe un limbe. La nature hétérogène du mésophylle (parenchyme palissadique en haut, lacuneux en bas) est un critère de dicotylédone. La coupe montre deux nervures sectionnées de manière longitudinale, alors que la coupe elle-même est transversale : les nervures ne sont donc pas parallèles entre elles, ce qui confirme le caractère de dicotylédone.

 

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