Cône de Pin mâle (Pinus), coupe transversale (x4)

 

 

Contrairement au cône femelle, le cône mâle des gymnospermes n'est pas considéré comme une inflorescence par les botanistes, mais comme un organe plus simple, dans ce cas précis une fleur unique. Il s'agit d'un petit strobile d'étamines portées par des écailles, le périanthe protecteur (ensemble formé par les verticilles des sépales et des pétales et que l'on rencontre dans de nombreuses fleurs des angiospermes) étant dans la très grande majorité des cas absent. Le fait que la partie libre des écailles staminales rappelle le limbe d'une feuille indique bien la nature foliaire de ces dernières. A l'extrémité des rameaux porteurs, les cônes sont eux-mêmes groupés en épis.

Comme le montre parfaitement la microphotographie ci-dessus, le cône mâle du pin est constitué d'un axe central trapu, au niveau duquel s'insère des dizaines d'écailles staminales qui portent sur leur face inférieure des sacs polliniques (au nombre de deux, ce que cette coupe longitudinale axiale ne permet pas de voir). A l'intérieur des sacs, on aperçoit d'innombrables grains de pollen.

Les écailles staminales sont des microsporophylles, chacun des deux sacs polliniques étant un sporange producteur de micro-spores, qui se forment par méiose. La cellule mère sporogène (microsporocyte) se divisant deux fois de suite (une division réductionnelle suivie par une division équationnelle), les spores sont naturellement associées en tétrade. Chaque microspore évoluera ensuite en grains de pollen, qui ne sont pas autre chose que de minuscules gamétophytes mâle haploïde, dont l'extension est évidemment très réduite par rapport à ce qui existe par ailleurs chez les mousses ou les fougères. Les grains de pollen du pin comportent quatre cellules : deux cellules prothaliennes, une cellule végétative (cellule de tube) qui sera responsable de l'initiation et de la croissance du tube pollinique et enfin une cellule générative, qui sera impliquée dans la fécondation des gamètes femelles (oosphères).

Chez le pin, les grains de pollen ont la forme d'une petite sphère à laquelle est accolée deux ballonnets aérifères, ce qui constitue une remarquable adaptation à la dissémination aérienne (anémochorie). Chaque année, un nombre vertigineux de grains de pollen sont libérés pour être transportés par le vent, en donnant parfois l'impression qu'une pluie de soufre s'est abattue sur la forêt. Certains d'entre eux parviendront par chance à rejoindre un cône femelle, et pourront alors féconder un ovule qui se transformera en graine.

 

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