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Le destin tragique de Mars Observer et de Mars 96

Le lancement le 25 septembre 1992 de la sonde Mars Observer de la NASA par une fusée Titan III marque un regain d'attention pour Mars de la part des scientifiques du monde entier. 100 % américaine, d'un poids de 2,5 tonnes (carburant compris) et possédant 7 instruments scientifiques, elle doit améliorer considérablement notre connaissance de la planète Mars. Cette sonde d'un milliard de dollars sera malheureusement perdue le 21 août 1993, retardant de manière considérable le programme d'exploration de la planète rouge. La cause de la panne n'est pas connue avec certitude. Parmi les explications possibles, on peut citer une explosion, une fuite des réservoirs ou la défaillance d'un composant électronique.

Le programme martien était déjà bien affecté par la disparition de l'Union Soviétique et par les changements de la politique des USA pour la conquête spatiale (restriction budgétaire, accident de la navette Challenger). La charge utile de Mars Observer sera redistribuée dans trois nouvelles sondes, Mars Global Surveyor, Mars Climate Orbiter et Mars Odyssey.

Trois années plus tard, en 1996, l'exploration martienne prendra un nouveau tournant tragique avec la perte de Mars 96. Les américains ont plus de chance et le lancement de Mars Global Surveyor est un succès. Ce sera aussi le cas pour la sonde américaine Mars Pathfinder, lancé en 1996 et qui a doublé en cours de route la sonde Mars Global Surveyor pour atterrir finalement le 4 juillet 1997 à 19h07 (heure française) sur le sol martien. Depuis, les américains ont lancé deux autres sondes martiennes, Mars Climate Orbiter à la fin de l'année 1998 et Mars Polar Lander au début de l'année 1999. Ils ont été rejoints par une sonde japonaise (Nozomi) lancée vers Mars en juillet 1998. Des incidents sérieux ont frappé deux de ces trois sondes martiennes. A cause de l'échec d'une manœuvre au voisinage de la Terre le 20 décembre 1998, la sonde japonaise va être obligée de passer quatre années supplémentaires dans l'espace. Nozomi n'arrivera en vue de Mars qu'au mois de décembre 2003. Quant à Mars Climate Orbiter, elle s'est vraisemblablement désintégrée dans l'atmosphère martienne au cours de sa manœuvre d'insertion orbitale, cela à cause d'une des erreurs les plus stupides de toute l'histoire de l'exploration spatiale (cliquez ici pour plus de détails).

Les futures missions spatiales de la NASA

Le programme d'exploration planétaire de la NASA prévoit d'envoyer deux missions tous les 26 mois vers la planète rouge. La terrible perte de Mars 96 et de Mars Observer nous a montré qu'il est dangereux de mettre tous ses œufs dans le même panier. C'est pourquoi le programme d'exploration de la NASA est découpé en petites missions, chacune ayant sa spécificité (programme faster, better, cheaper). Si l'une de ces missions vient à échouer, le programme entier ne sera pas remis en cause. Quand les informations de Mars Pathfinder seront réunies avec celles de Mars Global Surveyor, Mars Surveyor 1998 et Mars Odyssey, nous aurons une très bonne compréhension globale de la planète Mars.

Les sondes qui partiront vers la planète Mars appartiennent à différents programmes :

  • Le programme Surveyor a été mis sur pied en 1994. Il consiste à envoyer des sondes vers Mars tous les 26 mois, pendant la prochaine décade. Les missions Mars Global Surveyor, Mars Surveyor 98 et Mars Odyssey appartiennent à ce programme.
  • Le programme Discovery a été crée en 1992. Il sélectionne des missions à faible coût pour l'exploration du système solaire (moins de 190 millions de dollars pour le développement du projet et moins de 299 millions de dollars au total). Une large part est accordée aux retombées scientifiques. Mars Pathfinder constituait la deuxième mission lancée sous le nom du programme Discovery (même si cette mission a surtout été une fantastique démonstration du savoir faire technique des ingénieurs américains). La mission Aladdin appartient aussi à ce programme. Le programme Discovery comporte aussi des « missions d’opportunité », qui offrent une chance  à des scientifiques américains de participer à des missions étrangères. Dans ce cas la NASA ne finance pas une mission dans sa totalité, mais offre une enveloppe pour un instrument scientifique, un composant d’un instrument ou une expertise dans un domaine critique.
  • Le programme New Millennium a été crée en 1994. Son principal objectif est technologique, et la collecte de données scientifiques ne représente qu'un aspect secondaire. Il s'agit surtout d'identifier et de tester de nouvelles technologies (dans des domaines comme la propulsion, l'autonomie des vaisseaux, les télécommunications, la microélectronique, etc) qui pourront être mises en œuvre dans les missions du 21ème siècle. Les deux pénétrateurs emportés par la sonde Mars Polar Lander (Deep Space 2) constituent la deuxième mission du programme New Millennium.

La stratégie d'exploration de la NASA

[Attention, cette rubrique nécessite une mise à jour et ne présente pas encore la restructuration du programme martien de la NASA. Seul le tableau récapitulatif des prochaines missions martiennes présenté ci-dessous est à jour].

La stratégie d'exploration de la planète Mars, telle que définie par la NASA pour les dix prochaines années, a pour thème principal l'eau. Elle stratégie est centrée sur la recherche de trace de vie passée ou présente, ainsi que sur l'étude du climat et des ressources martiennes (nature, localisation et utilisation). Cette stratégie doit permettre de répondre à un certain nombre de questions fondamentales.

La question d'une éventuelle vie martienne (fossile ou non) captive l'attention de l'Homme depuis très longtemps. Il est nécessaire dans un premier temps de savoir si Mars a été un jour plus chaude et plus humide qu'elle ne l'est actuellement. Puis il faudra déterminer les endroits propices au développement d'une éventuelle vie martienne. La tâche la plus ardue sera sans aucun doute de savoir ou chercher et quoi chercher (comment reconnaître avec évidence des traces d'une vie martienne, alors que nous ne savons rien d'elle ?).

En ce qui concerne l'étude du climat, il est important de connaître la localisation des réservoirs d'eau et de CO2, mais aussi les processus impliqués dans la modification du climat de Mars (en particulier le comportement de la calotte polaire). L'histoire du passé climatique de Mars est fondamentale, car elle peut nous en apprendre énormément sur le climat terrestre et les changements qu'il a subi.

La géologie et l'inventaire des ressources minéralogiques est aussi un point à ne pas négliger. Il faudra apprécier la structure interne et l'activité de Mars, mais aussi sa topographie globale et sa géologie, de manière à retracer son évolution. L'inventaire global et la distribution des ressources minéralogiques et des composés volatils (comme l'eau et le CO2) sont indispensable à une exploration poussée de la planète rouge par l'Homme. Grâce aux réponses qui seront apportées à toutes ces questions par les prochaines missions spatiales, nous allons pouvoir déterminer si Mars doit être la prochaine destination pour les prochaines missions habitées.

Deux nouveaux éléments ont été inclus dans le budget de l'an 2000 de la NASA pour le programme Mars Surveyor. Le premier élément concerne la mise en place d'un réseau de télécommunication martien (Mars Network) qui devra améliorer de manière décisive la bande passante et les communications entre Mars et la Terre. Bien que les missions et l'infrastructure nécessaire à la constitution d'un tel réseau restent encore à évaluer, sa mise en place passera certainement par l'envoi d'un ou plusieurs satellites relais. Ces satellites permettront d'augmenter les possibilités de communication avec les robots de surface tout en constituant des relais de prédilection pour les atterrisseurs des micromissions qui seront forcément limités d'un point de vue taille et puissance d'émission. Enfin, une amélioration de la bande passante entre Mars et la Terre permettra non seulement d'augmenter le volume des données scientifiques, mais ce sera aussi l'occasion pour les internautes du monde entier d'admirer des images encore plus fascinantes que celles transmises par Pathfinder. Pour ma part, l'installation d'une webcam au sommet du volcan géant de Pavonis ne serait pas pour me déplaire ! Le deuxième élément du programme Surveyor concerne les micromissions.

Quant au programme Discovery, il pourrait lui aussi héberger une autre mission martienne : Aladdin. Cette mission a comme objectif l'étude de la composition, de l'origine et de l'évolution des deux lunes de Mars, Phobos et Deimos. Un retour d'échantillons est prévu.

Les autres missions

L'Agence Spatiale Européenne (ESA) et l'Agence Spatiale Italienne (ASI) vont également mettre au point une sonde destinée à l'exploration de la planète rouge, Mars Express. La sonde emporterait avec elle une partie des instruments de la sonde Mars 96 (caméra haute résolution, spectromètre pour un inventaire minéralogique, radar pour localiser le pergélisol). Un atterrisseur est également prévu, sans que l'on connaisse encore avec précision l'objet de sa mission (il emportera probablement des expériences d'exobiologie ou de sismologie). Mars Express devrait profiter de la fenêtre de lancement de 2003.

En 2009, 2011 ou 2014, le Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) participera avec la NASA à une mission ambitieuse : le retour d'échantillons martiens !

La Russie pourrait également reprendre l'exploration de la planète rouge en lançant en novembre 2002 une mission de retour d'échantillons du satellite Phobos (mission Phobos Grunt). La sonde pèserait 1,862 kg  et serait lancée par une fusée Soyouz-Fregat. L'engin utiliserait une propulsion électrique (un moteur à ion, similaire à celui actuellement testé par la sonde américaine Deep Space 1). L'atterrissage de Phobos Grunt sur le plus gros des deux satellites martiens est prévu pour 2006. Deux autres missions sont éventuellement envisagées du côté Russe  : l'envoi du robot mobile Marsokhod, qui attend toujours sa balade sur le sol martien, et la mission Mars Glob qui consisterait à faire atterrir sur Mars quatre atterrisseurs à des endroits différents (comme le projet NetLander). Une collaboration au programme Mars Surveyor américain (Projet Mars Together) n'est pas non plus exclue.

Lancement de Mars Observer

Le 25 septembre 1992, 17 ans après les sondes Viking, Mars Observer s'envole vers Mars. Elle disparaîtra juste avant sa mise en orbite le 21 août 1993, pour une raison qui demeure inconnue (Crédit photo : NASA/JPL).

Mars 96

En 1996, l'exploration martienne repart en fanfare avec le lancement de trois sondes : Mars 96 pour la Russie, Mars Pathfinder et Mars Global Surveyor pour les Etats-Unis. Pourtant, il faut vite déchanter : la mission Mars 96 échoue de façon catastrophique dès son lancement (Crédit photo : CNES/David Ducros).

Mission Pathfinder

Dessin d'artiste de la sonde Pathfinder et de son petit robot Sojourner. La mission Mars Pathfinder sera un succès sans précédent (Crédit photo : NASA/JPL).

Mars Global Surveyor

Dessin d'artiste représentant la sonde Mars Global Surveyor en cours d'aérofreinage. Malgré une année de retard suite à des ennuis techniques, la mission Mars Global Surveyor sera elle aussi une superbe réussite (Crédit photo : NASA/JPL).

Vue d'artiste de la sonde Mars Odyssey

Vue d'artiste de la sonde Mars Odyssey lors d'une passe d'aérofreinage (Crédit photo : NASA/JPL).

Tableau récapitulatif des missions lancées à partir des années 90 vers Mars

Numéro

Date de lancement

Nom(s)

Pays

Lanceur et sonde

Résultat

27 25 septembre 1992
(Cap Kennedy, complexe LC40)
Mars Observer Drapeau américain Version commerciale du lanceur Titan 3 s/n CT-4 Echec  : perte de contact le 21 août 1993, juste avant l'insertion en orbite.
28 7 novembre 1996
(Cap Kennedy, complexe LC17A)
Mars Global Surveyor Drapeau américain Delta II 7925A s/n 239 Succès : mise en orbite effectuée le 12 septembre 1997. Excepté un problème avec un panneau solaire (qui a perturbé le freinage atmosphérique et retardé la phase de cartographie d'une année), la mission a été un véritable triomphe.

La phase de cartographie a commencé officiellement en avril 1999 et s'est terminée le 24 janvier 2001. Mars Global Surveyor a ensuite bénéficié d'une extension de mission d'une durée d'une année martienne qui s'est achevée le 12 décembre 2002, et qui a ensuite été à nouveau reconduite trois fois par la NASA. La sonde a envoyé sa dernière transmission le 5 novembre 2006, et malgré de nombreuses tentatives pour reprendre le contact (dont des essais d'imagerie par les sondes Mars Express et Mars Reconnaissance Orbiter), les communications n'ont pu être rétablies. La perte de Mars Global Surveyor serait due à une erreur qui se serait glissée dans des instructions logicielles envoyées à la sonde en juin 2006.

Mars Global Surveyor a témoigné d'une longévité exceptionnelle, puisque depuis son orbite, elle a inlassablement observé la planète Mars pendant 9 ans. Mars Global Surveyor détient désormais le record de longévité sur Mars, précédemment détenu par l'atterrisseur Viking 1 (qui avait fonctionné six ans à la surface de Mars).

Cet orbiteur a retourné une masse considérable de données, dont plus de 240 000 images de la surface martienne (soit un peu moins de 5 fois le nombre d'images acquises par les deux orbiteurs Viking I et Viking II). La caméra MOC a en particulier observé à haute résolution un peu moins de 5 % de la surface martienne.

Mars Global Surveyor possède à son actif de nombreuses découvertes. La caméra MOC a ainsi imagé des traces d'écoulements récents, qui pourraient avoir été laissées par des torrents d'eau liquide (ce qui soulève un paradoxe de taille, la température et la pression à la surface de Mars n'étant pas compatibles avec l'existence d'eau liquide). Des preuves de la présence d'eau dans un passé bien plus lointain ont également été observées, sous la forme de gigantesques dépôts sédimentaires, ou d'un ancien delta. La caméra a également documenté le rôle de la poussière dans le façonnage actuel de la surface martienne, en particulier en imageant les superbes arabesques dessinées dans certaines régions par les tourbillons de poussière. L'altimètre laser MOLA a produit une carte topographique globale absolument époustouflante de la planète Mars, qui sert aujourd'hui de base à une multitude de travaux scientifiques. Cette carte a ainsi permis de mettre évidence l'existence d'une pente topographique marquée entre l'hémisphère sud et l'hémisphère nord, pente ayant pu favoriser un drainage de l'eau au niveau planétaire. Le spectromètre TES s'est quant à lui illustré en découvrant de l'hématite grise en de rares endroits de la surface martienne. C'est sur la base de cette découverte que le rover Opportunity a été envoyé dans le secteur de Terra Meridiani, conduisant à de spectaculaires résultats scientifiques. Le magnétomètre/réflectomètre à électrons MAG/ER a mis en évidence des champs magnétiques fossiles locaux, prouvant par la même que la planète rouge a possédé, dans un passé lointain, un champ magnétique global. Ayant observé le globe martien depuis un point de vue avantageux pendant plus de quatre années martiennes, Mars Global Surveyor a pu étudier les cycles annuels de l'eau, du dioxyde de carbone et de la poussière. La sonde a ainsi montré que le dépôt de dioxyde de carbone au niveau de la calotte polaire sud se réduisait d'année en année, signe éventuel d'un réchauffement climatique.

D'un point de vue technique, Mars Global Surveyor est également rentré dans l'histoire comme étant le premier satellite martien à avoir tiré parti de la technique du freinage atmosphérique pour ajuster son orbite. Durant cette phase, la sonde a permis de découvrir qu'une simple tempête de poussière régionale dans l'hémisphère sud pouvait augmenter d'un facteur trois la densité de l'atmosphère aux altitudes de freinage atmosphérique dans l'hémisphère nord (environ 100 kilomètres d'altitude). La sonde a aussi permis durant cette période de mettre en évidence d'énormes vagues de densité, qui secouent l'atmosphère martienne et qui peuvent mettre en péril les sondes durant les opérations de freinage atmosphérique. Elle a joué un rôle particulièrement important lors de l'arrivée de Mars Odyssey et de Mars Reconnaissance Orbiter, en surveillant la haute atmosphère martienne.

Mars Global Surveyor a enfin permis de caractériser et de choisir les sites d'atterrissage pour les rovers Spirit et Opportuniy (ainsi que les sites pour les futurs atterrisseurs Phoenix et Mars Science Laboratory), tout en relayant une partie de leurs données vers la Terre. L'orbiteur a aussi pris quelques clichés inattendus, comme celui, particulièrement émouvant, du couple Terre - Lune. La sonde a également imagé ses semblables, et a retourné quelques images spectaculaires des rovers Spirit et Opportunity et des orbiteurs Mars Odyssey et Mars Express.

29 16 novembre 1996
(Baïkonour, complexe LC 200L)
Mars 96, Mars 8 Drapeau russe
Proton 8K82K s/n 392-02 / 11S824F. Sonde de type Mars M1 s/n 520
Echec : en orbite terrestre, rentrée dans l'atmosphère terrestre le 18 novembre 1996.
30 4 décembre 1996
(Cap Kennedy, complexe LC17B)
Mars Pathfinder Drapeau américain Delta II 7925A s/n 240 Succès : atterrissage le 4 juillet 1997 dans Ares Vallis. Validations technologiques, photographies de la surface martienne, mesure de la composition élémentaire des roches et du sol, mesures météorologiques. Fin de la mission le 27 septembre 1997, après 83 jours de fonctionnement.
31 4 juillet 1998
(Kagoshima, complexe M-V)
Nozomi (Planet B) Drapeau japonais M-V s/n 3 Echec : Lancement effectué avec succès le 4 juillet 1998. La sonde effectue deux survols de la Lune le 24 septembre 1998 et le 18 décembre 1998. Malheureusement, lors du premier survol de la Terre deux jours plus tard, le 20 décembre 1998, Nozomi est victime d'un dysfonctionnement de son système de propulsion. Pour sauver la mission, les navigateurs sont contraints de revoir la trajectoire de la petite sonde, dont le voyage vers Mars est prolongé de quatre années. En avril 2002, la sonde japonaise essuie une tempête solaire qui court-circuite son système d'alimentation électrique et l'endommage sérieusement. Elle effectuera correctement les deux derniers survols de la Terre le 19 décembre 2002 et le 19 juin 2003 (ce dernier à une altitude de 11 000 km). Cependant, incapable de réchauffer ses réservoirs de carburant, la sonde survolera la planète rouge le 14 décembre 2003 à une altitude de 894 kilomètres, sans pouvoir se placer en orbite ...
32 11 décembre 1998
(Cap Kennedy, complexe SLC17A)
Mars Climate Orbiter (Mars Surveyor 98) Drapeau américain Delta II 7425 s/n 264 Echec : destruction de la sonde lors de la manœuvre d'insertion orbitale le 23 septembre 1999, suite à une erreur invraisemblable de navigation.
33 3 janvier 1999
(Cap Kennedy, complexe SLC17)
Mars Polar Lander (Mars Surveyor 98) Drapeau américain Delta II 7425 Echec : disparition de la sonde pendant l'atterrissage le 3 décembre 1999. Malgré de nombreuses tentatives, le contact ne sera jamais rétabli avec l'atterrisseur. C'est la consternation à la NASA et au JPL. La mission Mars Surveyor 98, qui comprenait Mars Climate Orbiter, Mars Polar Lander et Deep Space 2, est un véritable désastre technologique, scientifique et humain. La NASA abandonne officiellement les recherches le 17 janvier 2000.
34 3 janvier 1999
(Cap Kennedy, complexe SLC17)
Deep Space 2 Drapeau américain Delta II 7425 Echec : aucun contact ne sera jamais établi avec les deux petits pénétrateurs Deep Space 2 après leur arrivée présumée à la surface de Mars.
35 7 avril 2001
(Cap Kennedy, complexe SLC17)
Mars Odyssey Drapeau américain Delta II 7925 Succès : mise en orbite effectuée le 24 octobre 2001. Après 332 passages dans l'atmosphère martienne, la phase de freinage atmosphérique s'est achevée le 11 janvier 2002 et la sonde a officiellement commencé sa mission scientifique un mois plus tard, le 18 février 2002. Peu après le début des opérations scientifiques, l'instrument GRS couplé aux spectromètres à neutrons a mis en évidence de grandes quantités de glace dans le premier mètre du sol dans les hautes latitudes des deux hémisphères (et, dans une moindre mesure, dans les latitudes moyennes). Outre la découverte de la glace, le GRS a permis de dresser la première cartographie des éléments chimiques rentrant dans la constitution de la surface martienne. La croûte martienne contiendrait ainsi deux fois plus de potassium que la croûte terrestre. Mars Odyssey a également découvert de grandes concentrations d'olivine dans l'un des canyons de Valles Marineris. Etant donné que l'olivine se transforme très rapidement en serpentine en présence d'eau, cette découverte prouve que la région est restée sèche pendant un temps très long. L'instrument MARIE, irrémédiablement abîmé lors d'une tempête solaire en août 2001, a enregistré un niveau de radiations deux fois plus élevé autour de Mars que celui auquel sont confrontés les astronautes en orbite terrestre. La caméra THEMIS a cartographié la surface dans le visible et l'infrarouge. Durant la phase de freinage atmosphérique, Mars Odyssey a enfin permis de mettre en évidence un réchauffement inattendu de la haute atmosphère au-dessus du pôle nord durant l'hiver nordique. Mars Odyssey a participé au choix et à la caractérisation des sites d'atterrissage des rovers Spirit et Opportuniy, et le relais radio de la sonde a retransmis vers la Terre 90 % de leurs données, faisant de Mars Odyssey le premier élément d'un réseau de télécommunication martien. Mars Odyssey a terminé officiellement et avec brio sa mission scientifique le 24 août 2004. La sonde va demeurer en activité jusqu'en septembre 2006, pour continuer ses études scientifiques et servir de relais de communication pour les engins au sol. Il est à noter que l'instrument MARIE n'est plus opérationnel.
36 2 juin 2003
(Baïkonour)
Mars Express Drapeau ESA Soyouz/Fregat Mission en cours : lancement effectué avec succès le 2 juin 2003. La phase de croisière se déroule sans incident, hormis un problème de connectique avec les panneaux solaires qui a fait perdre à la sonde 30 % de sa puissance électrique. Mars Express éjecte son atterrisseur Beagle 2 vers le site d'Isidis Planitia le 19 décembre 2003, avant d'effectuer une manoeuvre cruciale d'évitement de collision un jour plus tard. Mars Express s'est placée en orbite autour de Mars le 25 décembre 2003.
37 2 juin 2003
(Baïkonour)
Beagle 2 Drapeau de la Grande Bretagne Soyouz/Fregat Echec : lancement effectué avec succès en même temps que Mars Express le 2 juin 2003. Le module Beagle 2 se sépare de son vaisseau porteur le 19 décembre 2003. Aucun signal radio ne sera jamais capté après son atterrissage présumé le 25 décembre 2003 sur Isidis Planitia. La petite capsule britannique est officiellement déclarée perdue le 11 février 2004 par l'ESA.
38 10 juin 2003
(Cap Kennedy, complexe SLC17-A)
Spirit
(MER-A)
Drapeau américain Delta II 7925 Succès : lancement effectué avec succès. Après 7 mois de croisière, le rover a atterri à l'intérieur du cratère Gusev le 4 janvier 2004 à 05:35. Sa mission nominale de 90 sols s'est achevée le 5 avril 2004. Spirit a déjà bénéficié de trois extensions de mission, et a fêté son premier anniversaire sur Mars. Sa mission doit officiellement s'achever en septembre 2006.
39 8 juillet 2003
(Cap Kennedy, complexe SLC17-B)
Opportunity
(MER-B)
Drapeau américain Delta II 7925H Succès : lancement effectué avec succès. Après 7 mois de croisière, le rover a atterri sur les plaines de Terra Meridiani le 25 janvier 2004 à 06:05. Sa mission nominale de 90 sols s'est achevée le 26 avril 2004. Opportunity a déjà bénéficié de trois extensions de mission, et a fêté son premier anniversaire sur Mars. Sa mission doit officiellement s'achever en septembre 2006.
40 12 août 2005
(Cap Kennedy, complexe SLC 41)
Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) Drapeau américain Atlas V-401

Mission en cours : lancement effectué avec succès le 12 août 2005. La mise en orbite de la sonde a eu lieu le 11 mars 2006. Comme Mars Global Surveyor et Mars Odyssey, la sonde a utilisé la technique d'aérofreinage pour ajuster son orbite autour de Mars. Cette période s'est terminée le 30 août 2006, avec l'allumage des moteurs intermédiaires et le rehaussement du périapse. Dès le début de sa campagne scientifique en novembre 2006, Mars Reconnaissance Orbiter a créé la surprise en transmettant de spectaculaires images couleur de la surface martienne à haute résolution.

41 4 août 2007
(Cap Kennedy, complexe SLC 17-A)
Phoenix Drapeau américain Delta II 7925 Demi succès : lancement effectué avec succès le 4 août 2007, après un report de 24 heures pour cause de mauvaises conditions météorologiques. L'atterrissage a eu lieu le 26 mai 2008 à 01h53 (heure française) par 68,22° de latitude nord et 234,3° de longitude est, dans les plaines arctiques de Vastitas Borealis. Le dernier signal a été transmis par la sonde le 2 novembre 2008, après cinq mois d'activité. Le bilan scientifique est mitigé, Phoenix ayant notamment été dans l'incapacité d'analyser de la glace, dont elle avait pourtant brillamment confirmé la présence sous la surface martienne. Les ennuis de Phoenix proviennent principalement de l'instrument clé TEGA, qui a malheureusement connu de nombreux dysfonctionnements tout au long de la mission (clapets protégeant les fours s'ouvrant incomplètement à cause d'un défaut de conception, courts-circuits multiples, etc). Les prélèvements d'échantillons ont également été plus difficiles que prévu, en partie à cause de la viscosité inattendue du sol.
42 8 novembre 2011
(Baïkonour)
Phobos Grunt Drapeau russe Zenit-2M/SLB Echec : cette mission d'exploration de la lune Phobos, qui incluait un orbiteur chinois (Yinghuo-1) a connu un échec cuisant au lancement. La fusée Zenit est bien parvenue à placer la sonde en orbite basse, mais le premier allumage du moteur de l'étage supérieur Fregat (destiné à injecter la sonde sur une orbite de transit martienne) a échoué, ainsi que toutes les tentatives ultérieures de communication avec le satellite. Ce dernier s'est désintégré lors d'une rentrée atmosphérique le 15 janvier 2012, au-dessus de l'océan pacifique, à 1000 km des côtes du Chili.
43 26 novembre 2011
(Cap Canaveral, complexe LC 41)
Curiosity Drapeau américain Atlas V 541 En cours : lancement effectué avec succès le 26 novembre 2011 par une fusée Atlas V 541. Atterrissage spectaculaire effectuée le 6 août 2012 à 7h31 à l'intérieur du cratère d'impact Gale, après 567 millions de kilomètres parcourus sans incident en 8 mois. La mission nominale doit durer une année martienne, soit deux années terrestres. Le rover embarque un générateur thermoélectrique radio-isotopique (RTG), et pourrait fonctionner pendant plus de dix années. Le budget de la mission est de 2,5 milliards de dollars.
44 5 novembre 2013
(Sriharikota)
Mangalyaan Inde PSLV-XL C25 En croisière : lancement effectué avec succès le 5 novembre 2013 à 14:38 par une fusée PSLV-C25 depuis le centre de tir de Satish Dhawan à Sriharikota. L'insertion en orbite martienne a eu lieu avec succès le 24 septembre 2014.
45 18 novembre 2013
(Cap Canaveral)
MAVEN Drapeau américain Atlas V 401 En croisière : lancement effectué avec succès le 18 novembre 2013 par une fusée Atlas V. L'insertion en orbite martienne a eu lieu avec succès le 22 septembre 2014.

Tableau récapitulatif des prochaines missions martiennes

Désignation de la mission Pays Date du lancement
ExoMars (Trace Gas Orbiteur - TGO -, et démonstrateur technologique d'entrée, descente et atterrissage, EDM) Drapeau ESA 2016
InSight (station de géophysique) Drapeau américain 2018
Mars 2020/Perseverance (rover et hélicoptère) Drapeau américain 2020
Mars Hope (orbiteur) Emirat Arabe Unis 2020
Tianwen-1 (orbiteur, atterrisseur et rover) Chine 2020
ExoMars (atterrisseur et rover) Drapeau ESA 2022

 

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