Alienware : la machine venue de l'espace

Pour un joueur, parmi tous les systèmes actuellement vendus dans le monde, ceux de la marque Alienware occupent une place spéciale. Depuis de nombreuses années, ces PC estampillés de la fameuse tête d’extraterrestre se sont forgés une réputation de machines aux performances exceptionnelles, capable de délivrer une puissance proprement impressionnante, et de faire tourner les jeux et applications les plus coriaces. Quand on est en plus passionné par l'exploration spatiale, on est inévitablement touché par le symbole choisi par la société Alienware comme fer de lance pour ses systèmes. Inéluctablement, un jour, on finit par craquer ...

Avant de commencer, je voudrais signaler qu'au premier abord, cette critique d'une machine Alienware pourrait vous paraître exagérément enthousiaste. Pourtant, comme vous pourrez le voir en fin de document, l'Area 51 7500 que j'ai reçu n'est pas parfait, et je n'ai donc pas été épargné par certains problèmes. Mais commençons par le commencement ...

La commande (mars 2008)

Après avoir rêvé des années durant en parcourant le site Internet d’Alienware, fort bien conçu au demeurant, j’ai donc décidé de franchir le pas et de m’offrir un de ces monstres de l’espace. Même si mon budget m’aurait permis l’acquisition d’un système ALX, j’ai malgré tout décidé de rester raisonnable dans ma folie, et j'ai "seulement" succombé à un Area 51 7500.

Ayant passé de nombreuses heures à déterminer sa configuration, l’achat en lui-même a été très court, étant donné que je savais exactement ce que je souhaitais. En quelques minutes, j’avais sélectionné la totalité des pièces qui devaient équiper mon système. Amené à la vie par une alimentation de 750 W, ce dernier s’articulait autour d’une carte mère EVGA 680 SLI (révision D), d’un processeur Intel E8500, de deux cartes graphiques Nvidia 8800 GT en SLI, de 2 Go de mémoire et de deux disques dur 7200 tours/minute montés en raid 0. Parmi les options, je me suis laissé séduire par le watercooling pour le processeur (un choix qui aura, comme nous allons le voir, des conséquences imprévues), et par le fameux système d’illumination AlienFX, qui permet d’éclairer son système comme s’il s’agissait d’un sapin de Noël. La garantie d'un an m'a paru largement suffisante, étant donné que (1) je ne me vois pas renvoyer ma machine de guerre en Irlande en cas d'ennui technique et (2) je ne peux pas m'empêcher de bidouiller et de trifouiller (ce qui, inévitablement, à un moment ou un autre, fait sauter la garantie). Coût de l'ensemble : 1865 €.

Facade de l'Alienware Area 51 7500

A la fois sobre, élégant et agressif, le boîtier Alienware est une vraie réussite. La façade rappelle le visage du Prédator, tandis que le boîtier dans son ensemble évoque inéluctablement les aliens de H.R. Giger (cliquez sur l'image pour l'agrandir).

Le paiement par carte bancaire nécessitait certaines conditions qui m’ont paru rédhibitoire. L’adresse postale liée à la carte doit effectivement impérativement correspondre à l’adresse de livraison, sous peine de voir son système envoyé à l’autre bout de la France, et il est de plus nécessaire de faxer rapidement une photocopie de sa carte bancaire et de sa carte d’identité. J’ai donc opté pour un paiement par virement bancaire, jugé plus sûr et efficace par Alienware. J’ai passé ma commande le vendredi 29 février 2008, mais ma banque n’a pas immédiatement procédé au virement. Par mesure de sécurité, celle-ci avait besoin de mon accord oral, et les fonds n’ont donc été transférés que le mardi 4 mars 2008.

Lorsque l’on commande un système Alienware, il est difficile de ne pas se montrer impatient, et une fois le virement envoyé, j’ai donc commencé à scruter plus que de nécessaire la page statut qu’Alienware offre à tout client, et qui détaille les différentes étapes de construction par lesquelles votre système va passer.

Constatant avec dépit qu’au bout de 2 jours, Alienware n’avait toujours pas confirmé la réception de mon paiement par carte bancaire (phase 3 de la procédure d’assemblage), je me décide à contacter leur service client par email. Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir, le vendredi 7 mars, un email de leur part m’indiquant que mon système venait d’être envoyé par DHL ! Après un petit retard au démarrage, mon système avait donc été assemblé à la vitesse de la lumière, si vite que je n’ai finalement pas eu le loisir d’assister à la réalisation des phases 4 à 8. C’est d’ailleurs à se demander si l’ordinateur est bel et bien passé par les fameuses étapes de vérification et de contrôle qualité dont Alienware se targue de réaliser systématiquement. Une autre explication est de considérer, comme certains utilisateurs le pensent sur divers forums de discussion, que la page statut est devenue obsolète et qu'elle a donc cessé d'avoir un quelconque rapport avec la réalité.

La réception

Mais inutile de bouder mon plaisir. Ma machine cosmique, tout habillée de noir, était finalement partie d’Irlande et avait commencé son grand voyage vers mon domicile. Débute ici une étape particulièrement pénible où l’on se connecte beaucoup trop souvent sur le site de DHL, et ou chaque blocage fait germer d’affreux doutes quand au bon déroulement de la livraison. Pour ma part, mon ordinateur est resté en rade à Dublin du samedi 8 mars au lundi 10 mars. DHL l'aurait-il perdu ? Un indélicat aurait-il mis la main dessus ? Le lendemain, le voici enfin qui se déplace vers la France, ouf !

DHL passera à mon domicile le mercredi 12 mars (soit 11 jours après la commande et 7 jours après la reception par Alienware du paiement), mais bien qu’ayant pris ma matinée pour le réceptionner, je suis obligé de repartir sur mon lieu de travail les mains vides et la mort dans l'âme. Effectivement, DHL se réserve la totalité de la journée pour livrer des colis et la camionnette jaune et rouge ne se présentera à mon domicile que l’après midi. Grrrr. Le lendemain, muni du précieux coupon permettant son retrait, je me suis rué au centre DHL le plus proche pour prendre possession d’un imposant carton noir, flanqué d’une tête d’Alien et pesant … 27 kg !

Le déballage

L’ouverture du paquet est à coup sûr un grand moment, le poids laissant présager du monstre qui sommeille encore dans son sarcophage de carton, bien protégé par du polystyrène et des feuilles de mousse plastique. Coup de ciseaux et de cutter, déballage frénétique, l’imposant boîtier de l’Alienware est enfin dehors. Et le moins que l’on puisse dire, c’est  qu'on en prend plein les mirettes !

Le boîtier est la partie la plus visible de tout ordinateur. Depuis de nombreuses années, certainement influencés par le modding, différents constructeurs rivalisent d’imagination pour proposer des boîtiers élégant, originaux, sobres ou exagérément baroques. Ceux d’Alienware ont cependant un petit quelque chose en plus qui fait toute la différence, ou du moins qui les rend vraiment uniques.

Il n’est pas facile de décrire ce que le boîtier P2 de l’Alienware inspire, mais ce qui est certain, c’est que les designers sont parvenus à exprimer solidité et puissance. La façade est large, mais ce qui surprend surtout, c’est sa profondeur. Le boîtier est long, très long. L’ensemble est tout en courbe, ce qui lui confère un aspect esthétique indéniable. Le boîtier dans sa globalité évoque immanquablement la tête de la créature Alien, issue de l’imagination noire d’un artiste aussi doué qu’inquiétant, H.R. Giger, et qui pour les besoins du film Alien (réalisé par Ridley Scott, 1979) a accouché de l’un des monstres les plus célèbres et les plus terrifiant du cinéma. De chaque côté du boîtier s’étendent des ailes qui jouent le rôle de prises d’air pour le refroidissement et qui évoquent une voiture de course. La façade, enfin, a quelque chose du visage d’un Prédator (de John McTiernan, 1987). Le tout est rehaussé, voire amené à la vie, par les différents éclairages répartis sur l’ensemble du caisson. Trois petites têtes d’Alien peuvent effectivement luirent dans la couleur de votre choix, celle de la façade jouant également le rôle d’indicateur de l’activité disque dur et de bouton de démarrage. Les différents connecteurs frontaux sont également illuminés, ainsi que les prises d’air latérales. Les dernières LED sont situées dans la baie frontale, protégée par une porte équipé d’une charnière particulièrement originale.

L’ensemble est donc très agréable à regarder, et dégage une impression de puissance bluffante. Au moment où j’écris ces lignes, mon Alienware ronronne discrètement dans son coin, ancré sur le sol de mon bureau par sa lourde masse noire, son œil rouge clignotant périodiquement, comme pour signaler qu’il est en vie et qu’il est prêt, à tout instant, à libérer son énergie. A l’admirer, on comprend mieux les bouffées irrationnelles de jalousie et d'envie qu’un tel boîtier peut déclencher sur les forums Internet ou dans les LAN party.

Parmi les accessoires et goodies livrés avec l'Area 51 7500, on trouve des connecteurs SATA supplémentaires et un connecteur IDE (ce sont ceux normalement livrés avec la carte mère EVGA), une casquette trop grande frappée de la tête d'un "petit gris" qui ferait fureur dans une convention Xfiles (il doit être possible d'obtenir un tshirt) et enfin un élégant classeur noir. Ce dernier renferme un CD de restauration du système (Alienrespawn), un CD permettant de réinstaller des applications prélivrées (Néro, PowerDVD, etc) et un manuel papier qui n'est malheureusement plus du tout à jour.

L’intérieur

L'intéreur d'un Alienware Area 51 7500

L'intérieur de la machine laisse entrevoir l'excellent travail réalisé au niveau de la connectique. De nombreux câbles sont invisibles, tandis que d'autres épousent le boîtier, d'où l'impression de propreté et d'espace. Il est à noter que bien que possédant un ventilateur, le panneau latéral gauche s'enlève sans débrancher le moindre fil. Ce dernier dispose effectivement d'une série de connecteurs destinés à assurer la continuité électrique avec un ensemble de contacteurs (visibles sur la petite plaque blanche en bas à gauche) (cliquez sur l'image pour l'agrandir).

La puissance évocatrice du boîtier P2 de mon Area 51 7500 a immédiatement excité ma curiosité, et je n’ai pu résister longtemps avant de céder à la tentation d’ouvrir la machine pour inspecter ses entrailles. L’ouverture du boîtier est un jeu d’enfant, et ne nécessite aucun recours à un tournevis. Une poussée sur un clip et le panneau latéral gauche est ôté, pour faire place à un caisson très spacieux, ou aucun câble ne traîne ni ne dépasse.

L’intérieur impressionne immédiatement. J’ai rarement vu un ordinateur ou un tel soin a été porté à la connectique. La majorité des câbles sont gainés et tous ou presque épousent les parois du boîtier, d’où l’impression de netteté. Le dispositif de watercooling est bien apparent, mais semble aisé à démonter si nécessaire. Même le panneau latéral est original. Ce dernier supporte effectivement un ventilateur de 12 centimètres de diamètre ainsi qu'une LED du système d’illumination AlienFX. Pourtant il n’est relié au boîtier par aucun câble qui pourrait rendre malaisé son retrait ou sa manipulation. Ce panneau porte effectivement un ensemble de connecteurs qui rentrent en contact, une fois que le panneau est correctement remis en place, avec une plaque conductrice fixée au boîtier.

L’ajout de périphériques est aisé, et à peine déballé, je n’ai eu aucune difficulté à installer une carte son Creative X-Fi ainsi qu’un disque dur SATA II contenant mes données. Une nappe bardée de connecteurs d’alimentation MOLEX et SATA est rangée au-dessus du graveur de DVD, tellement bien d’ailleurs que je n’ai pas noté sa présence tout de suite.

L’allumage

Voici venu le moment crucial, la mise en route du monstre ! Un événement toujours stressant, étant donné que l’on est partagé entre l’excitation de voir enfin la bête à l’œuvre et le stress d’être confronté à des problèmes hardware. Dans mon cas, le démarrage n’a pas fait partir en vrille le BIOS et n’a pas provoqué d’écran bleu. Mais une fois arrivé au bureau de Windows, j’ai été presque immédiatement confronté à un problème inattendu. Lors de ma commande, et pour diverses raisons (coût et attrait pour la nouveauté), j’avais effectivement choisi comme système d’exploitation … VISTA.

VISTA, l’anti-OS de Microsoft

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, VISTA est le pire système d’exploitation que j’ai jamais eu entre les mains (certes je n'ai pas connu Millenium). En tout et pour tout, il est resté installé 3 jours sur mon système, avant que je prenne la décision salvatrice (pour ma machine mais aussi pour mon état mental) de formater le disque système pour y réinstaller Windows XP SP2 (le site Alienware fournissant tous les drivers nécessaires à un telle opération).

Les problèmes sont apparus dès que j’ai commencé à installer mes programmes. La première chose à laquelle j’ai été confronté, c’est le tristement célèbre système UAC, qui interrompt l’activité de l'utilisateur pour demander une confirmation dès que ce dernier réalise la moindre action, depuis la copie d’un fichier jusqu’à l’exécution d’un programme, en passant par le changement du papier peint. Au bout de la dixième boite de dialogue, et après un détour sur Google, l’UAC était définitivement désactivé. Restons calme.

Peu après, j’ai été confronté à un bug totalement inacceptable, qui selon moi n’aurait jamais du passer le contrôle qualité de Microsoft, et qui, de manière totalement incompréhensible, affligeait encore le système d’exploitation un an après sa sortie. Ce bug, c’est celui du « temps restant ». A chaque fois que je voulais copier un fichier, VISTA se mettait à afficher une boîte de dialogue sensé m’informer du temps qu’allait prendre la copie. Or, pour supprimer le moindre fichier, disons une icône sur le bureau de quelques Ko, l'opération prenait plusieurs minutes !

Au cours du processus d'installation de mes applications et jeux, j'ai également mis à jour des lenteurs lamentables lors de la copie de gros fichiers entre plusieurs disques durs, ou entre l'Alienware et une autre de mes machines montées en réseau. Soit j'obtenais la fenêtre calcul du temps restant, qui restait affichée pendant une durée proprement indécente, soit la copie démarrait pour se figer très rapidement pour l'éternité. Le pire est cependant arrivé lorsque je me suis mis à vouloir télécharger des programmes et correctifs depuis Internet. Ces derniers arrivaient sans problème sur le répertoire temporaire d'Internet Explorer, mais au moment d'être copiés dans leur répertoire de destination, la fameuse fenêtre de calcul du temps restant refaisait son apparition et bloquait la copie ! C'est à ce moment là que j'ai commencé à me rendre compte que j'avais un système sur lequel je ne pouvais pratiquement rien faire.

Parallèlement à cela, les jeux que j'avais réussi à installer par je ne sais quel miracle se sont tous mis à planter. Ecran bleu de la mort ou crash brutal avec retour sur le bureau, ils étaient eux aussi devenus inutilisables. Les très rares qui continuaient à fonctionner affichaient des performances grotesques, totalement décalées par rapport à celles que n'importe qui est en droit d'attendre d'un système comme l'Area 51 7500. Pourtant, quand il s'agit de puissance, l'Alienware en a à revendre .... à condition de tourner sous XP !

Performances

Avec Windows XP, les performances sont effectivement parfaitement au rendez-vous, ouf ! Les disques dur montés en stripping se montrent extrêmement véloces, et la vitesse de copie, comme par exemple lors de l'installation d'un jeu, ou lors de la décompression d'un fichier vidéo, me fascine toujours autant. Le raid 0 procure un réel confort, et participe grandement à l'impression générale de puissance que dégage la machine. Le processeur double coeur d'Intel fait son travail, mais il n'y a rien d'étonnant là dedans, étant donné la bonne réputation de cette gamme de CPU. Je ne regrette pas non plus de m'être orienté vers un système SLI. Non seulement parce qu'après en avoir entendu parlé pendant des années, c'est toujours plaisant d'en posséder un et de le voir en action, mais aussi parce que mon système d'affichage est constitué de 3 écrans 19 pouces (Samsung 970 P) branchés sur un boîtier TripleHead 2 Go Digital Edition de Matrox.

Alienware et Surround Gaming : Team Fortress 2 (TF2)

Doté d'un dual core E8500 et de deux cartes 8800 GT, l'Area 51 7500 dégage une puissance impressionnante dans les jeux. Il est ainsi possible de dépasser sans problème les 100 frames par seconde dans Team Fortress 2, quand ce dernier tourne sur trois écrans 19 pouces toutes options à fond. Inutile de vous dire que le plaisir est au rendez-vous ! Comment ça c'est de la triche ? (cliquez sur l'image pour l'agrandir).

Tous les jeux qui supportent correctement (sans distorsion) la résolution offerte par les trois 19 pouces (3840 x 1024) tournent à merveille sur l'Area 51 - 7500, sans aucun ralentissement. En extérieur, Oblivion atteint 60 fps, tandis que Team Fortress 2 oscille entre 100 et 150 fps. Même avec 20 joueurs en train de se taper dessus avec entrain et énergie à l'écran, l'affichage reste fluide et rapide. World of Warcraft peut dépasser, toujours sur trois écrans, les 200 fps, tout comme EVE Online.

Inutile de dire que dans ces conditions, les jeux les plus récents tournent sans problème sur l'écran central, toutes les options étant réglées sur les valeurs les plus élevées. C'est le cas de Call of Duty 4, et bien sûr de Crysis, auquel je me suis retenu de jouer pour le faire tourner sur l'Alienware. Avec le benchmark présent en standard avec Crysis (1280 x 1024, toutes les options sur High et sans AA), l'Area 51 7200 atteint une valeur honorable de 50 fps. Sous 3DMark 2006, sans aucun overcloking du CPU ou des GPU, j'obtiens un score de 14880. En regardant les bases de données du web sur l'overcloking, ou des férus passent leur temps à optimiser leur système pour obtenir des scores dignes de l'Olympe et grappiller le moindre point, mon système occupe la 20ème place. Bien entendu, il est loin derrière des configurations à base de Quad Core refroidi à l'azote liquide, mais étant donné que c'est un score obtenu dès le déballage de la machine, on peut considérer que l'on en a pour son argent.

Enfin, au niveau du fonctionnement général, le système est d'une grande stabilité. Je n'ai observé aucun plantage, aucun crash ni écran bleu de la mort, le système tourne comme un charme (avec une exception pour Stalker qui génère des écrans bleus de la mort avec les 8800, un problème subi par de nombreux joueurs et qui n'a pas trouvé à ce jour de résolution). Plusieurs petits détails démontrent la puissance de la machine : ainsi, dans de nombreux jeux en ligne, je suis toujours le premier à apparaître après la phase de chargement d'une carte. Quand on quitte un jeu auquel on vient de jouer pendant des heures, on retrouve le bureau de Windows presque immédiatement, et le système s'éteint toujours en moins de dix secondes. Côté consommation électrique, le monstre a seulement besoin de 230 Watts en utilisation normale (185 watts avec une seule carte graphique), contre 330 Watts à pleine charge (mesures réalisées avec le MFC2 de Zalman, qui valent ce qu'elles valent). L'alimentation pouvant dégager 750 Watts, on voit donc qu'il reste de la marge.

Pour terminer, j'insiste sur le fait que ces excellentes performances ont été constatées sous Windows XP. Sous VISTA, vous pouvez oublier tout ce que vous venez de lire. Acheter un Alienware sous VISTA pour jouer est selon moi plus qu'un acte de témérité, cela dénote d'un certain penchant pour l'inconscience.

La quête du silence

Comme indiqué en introduction, l'Area 51 7500 n'est pas un système parfait. Le plus gros reproche que j'aurai à lui faire concerne le bruit qu'il produit lorsqu'il est en fonctionnement. Inutile de se voiler la face, l'Alienware est bruyant, très bruyant.

Baie frontale de l'Alienware Area 51 7500

La porte frontale de l'Alienware s'ouvre pour révéler des baies 5,25 pouces. Ces dernières sont ici occupées par un graveur de DVD (livré en standard), un rhéobus MFC2 Zalman et un afficheur multi-fonctions MX610 de Matrix Orbital. Les deux derniers éléments jouent un rôle fondamental dans la régulation des différents ventilateurs qui équipent l'Area 51 7500 et participent grandement au plaisir que j'ai d'utiliser ma machine à la fois pour la bureautique et pour les jeux (cliquez sur l'image pour l'agrandir).

Etant très sensible au silence, j'ai presque immédiatement entrepris d'identifier les éléments les plus sonores pour les faire taire, ou tout du moins les ramener dans une gamme de décibels compatibles avec mon besoin de tranquillité. Même si le CPU est watercoolé, mon système ne comportait pas moins de 8 ventilateurs dont voici la liste :

  • un ventilateur de 12 centimètres de diamètre en mode ventilation situé en face avant.
  • un ventilateur de 8 centimètres refroidissant la baie interne de disques.
  • un ventilateur de 12 centimètres en mode extraction monté sur le panneau amovible latéral gauche.
  • un extracteur de 12 centimètres couplé au radiateur du dispositif de watercooling.
  • un mini ventilateur de 3 centimètre (alimenté par un connecteur MOLEX à deux fils, pas de prise 3 broches et donc pas de contrôle des RPM) bizarrement monté sur le waterblock du CPU.
  • un mini ventilateur livré avec la carte mère EVGA et destiné à refroidir le SPP (northbridge) Nvidia.
  • les ventilateurs des deux cartes graphiques 8800 GT.
  • le ventilateur du bloc d'alimentation (sur lequel aucun contrôle n'est possible).
  • à cette liste il convient de rajouter la pompe du dispositif de watercooling.

Ma première action fut d'équiper l'Area 51 7500 d'un rhéobus Zalmann MFC2. Remplaçant le MFC1, ce rhéobus est très élégant, mais possède l'inconvénient de fonctionner en mode numérique, ce qui empêche d'avoir une réponse immédiate du ventilateur suite à une modification de sa vitesse de rotation. De plus, le MFC2 ne permet pas de contrôler la vitesse de ventilateur qui ne possèdent pas de sortie RPM (comme c'est le cas du petit ventilateur du waterblock).

J'ai branché sur le MFC2 les ventilateurs du boîtier, à savoir l'extracteur latéral, le ventilateur frontal et celui refroidissant les disques. Sans noter réellement de différences sur le bruit d'avion de chasse au décollage que génère l'Area 51 7500 (le ventilateur frontal est un peu bruyant, mais les autres tournent de manière silencieuse). N'ayant plus de place sur le MFC2, j'ai ensuite équipé l'Alienware d'un afficheur LCD MX610 de Matrix Orbital. Cet afficheur, aussi puissant que coûteux, est entièrement contrôlable grâce à un ingénieux petit programme baptisé LCDC, et offre de nombreuses possibilités, dont celles de contrôler de manière logicielle la vitesse de rotation de trois ventilateurs (de manière manuelle ou automatique, selon n'importe quelle variable remontée par le système).

Refroidissement d'un Alienware Area 51 7500

Les quatre sources les plus bruyantes de l'Area 51 7500 sont selon moi le petit ventilateur fixé sur le waterblock (A), la pompe (B) et le ventilateur couplé au radiateur du dispositif de watercooling (C), et enfin la turbine chargée de refroidir le northbridge Nvidia (D) (cliquez sur l'image pour l'agrandir).

J'ai placé sous le contrôle du MX610 l'extracteur arrière couplé au radiateur du dispositif de watercooling, ainsi que le petit ventilateur du waterblock et celui s'occupant du SPP. Le bruit généré par l'Area 51 7500 a alors fortement diminué. Il s'est avéré que l'extracteur watercooling était assez bruyant, tout comme le petit ventilateur du CPU. La palme est revenue au ventilateur du SPP, qui à 12 volts est une véritable turbine. Pourtant, même ainsi, l'Area 51 7500 continuait à faire un bruit agaçant, assez aigu, avec des changements de fréquence notables. Il ne restait plus en lice que les deux ventilateurs des cartes graphiques, l'alimentation et la pompe du système de watercooling. Un test avec ntune m'a permis de constater que les petits ventilateurs des 8800 GT (qui tournent en standard à 30 % de leur vitesse de rotation) étaient très silencieux. J'ai alors décidé de diminuer la vitesse de la pompe. Le Mx610 s'étant montré incapable de contrôler sa rotation (dès la plus petite diminution de voltage, la pompe s'arrêtait et la température du CPU grimpait en flèche), j'ai donc utilisé un potentiomètre Zalman, le FAN MATE 2. Sous 12 volts, la pompe tournait à 3850 RPM. Une fois amené à 2100 RPM, j'ai obtenu, enfin et pour le plus grand plaisir de mes oreilles, un système silencieux. Ne restait plus que le léger vrombissement de l'alimentation, et le très léger grattement, désormais perceptible, des disques durs.

Il est possible que les systèmes ALX soient plus silencieux (ils intègrent ainsi un "système d’isolation acoustique" optionnel) , mais je trouve regrettable qu'Alienware n'apporte pas plus de soins aux caractéristiques sonores des machines qu'ils construisent (comme l'Area 51 7500). Le plus ironique dans l'histoire, c'est que le composant le plus irritant phoniquement parlant n'est autre que la pompe du dispositif de watercooling (si l'on écarte le ventilateur EVGA du SPP Nvidia) ! Bilan de l'opération pour faire taire mon système : 55 euros de rhéobus et de potentiomètre (sans compter le MX610 que je possédais déjà), plusieurs heures de tests et de bricolage, et des fils à l'intérieur du boîtier qui gâchent l'excellent travail réalisé par Alienware au niveau du câblage (il y a toujours moyen de masquer les fils, mais le travail est beaucoup plus facile lorsque l'on assemble le système que lorsque l'on travaille avec une machine déjà construite).

Pour en finir avec le refroidissement, il faut reconnaître que si l'on met de côté les décibels, les différents ventilateurs et le dispositif de watercooling livrés avec la machine jouent parfaitement leur rôle. Il existe effectivement une différence tout à fait significative entre les températures des différents composants de la machine (CPU, northbridge) en mode "turbine" et en mode "silence". Inutile de vous dire que lorsque je joue, tous les ventilateurs tournent à fond, il n 'est pas possible de faire autrement pour la santé du système. La moindre diminution de la vitesse de certains ventilateurs particulièrement bruyants, et les températures s'envolent ...

Pour ceux que cela intéresse, en idle et en mode "silence", la température du CPU est de 39°C (34°c et 34°c pour les mesures effectuées au niveau des cores), tandis que la température ambiante (au sein du boîtier) avoisine les 33°C. Le northbridge atteint 53°C (mesure prise par une sonde au niveau du radiateur) et les deux GPU 66°C et 61°C. A pleine charge en mode turbine (après plusieurs heures de fonctionnement), le CPU ne dépasse pas les 50°C, et le northbridge les 52°C, tandis que les deux GPU plafonnent vers 80°C (les ventilateurs des deux 8800 GT étant contrôlé par Rivatuner). On voit donc que le refroidissement tient la route.

Dans le cas de l'Area 51 7500, l'utilisation de rhéobus procure selon moi un immense avantage en permettant d'ajuster (soit manuellement, soit automatiquement) le niveau de refroidissement, et donc le niveau sonore, du système selon son utilisation. Cela évite l'acquisition, en plus d'un Alienware, d'un autre système plus silencieux pour les travaux bureautiques (qui demandent une certaine tranquillité), comme certains ont pu le recommander sur des forums de discussion ! D'ailleurs, selon moi, si Alienware devait réaliser une amélioration de ses systèmes, ce serait d'intégrer en standard une thermorégulation des éléments les plus bruyants.

Une nouvelle couleur pour l'AlienFX : le noir complet !

AlienFX AlienFX

La marque de fabrique d'Alienware. La petite tête d'alien frontale sert d'interrupteur de mise en route de la machine, ainsi que d'indicateur de l'activité disque. Sa couleur peut être personnalisée grâce au système AlienFX (par exemple ici : à gauche couleur par défaut, à droite couleur sous Team Fortress 2). Hélas, ce dernier se montre particulièrement instable, en refusant de s'allumer au démarrage de la machine, un comble pour un dispositif aussi simple que des LED colorées. De plus, et contrairement à ce que l'interface du logiciel AlienFX pourrait laisser penser, il n'est pas possible de jouer avec la totalité du spectre. Le rouge, le vert, le bleu et le violet passent admirablement, alors que le jaune et l'orange sont impossibles à obtenir. Cette limitation est probablement due au type de LED utilisées (ce sont apparemment des tricolores bleu, vert, rouge).

Le second souci majeur auquel j'ai été confronté concerne le système d'illumination AlienFX. Effectivement, au bout de trois semaines d'utilisation, ce dernier s'est mis à ne plus fonctionner. Durant les premiers jours, j'avais déjà remarqué que parfois, en général après un redémarrage (soit à chaud, soit à froid), les LEDs ne se rallumaient pas, provoquant l'apparition d'un message d'erreur au niveau du contrôleur AlienFX sous Windows. Mais ce bug n'était pas gênant en soi, juste ennuyeux lorsqu'il se produisait.

La situation s'est dégradée lorsque AlienFX s'est mis à ne plus s'allumer lors du démarrage de la machine. Une recherche sur Google montre vite que cette situation est courante parmi les possesseurs d'Alienware. De nombreuses explications sont mises en avant pour expliquer ce phénomène ennuyeux, comme une mauvaise remise en place du panneau latéral gauche, un problème de drivers USB sous Windows, des mauvais contacts au niveau des connecteurs qui partent de la carte électronique de l'AlienFX (fixée au fond du boîtier) ou de ceux de la mini carte AlienFX, etc. Selon moi, aucun d'entre eux n'explique mon problème. J'ai refixé de nombreuses fois le panneau latéral, débranché/rebranché les connecteurs, re-scellé la carte fille, nettoyé les connecteurs électriques de cette dernière avec des solvants dégraissants et des désoxydants/lubrifiants utilisés en électronique, déinstallé/réinstallé le logiciel AlienFX, mis à jour le firmware, rien n'y a fait. En regardant le descriptif de l'erreur provoquée par le contrôleur AlienFX sous Windows, je me suis rendu compte que mon problème était bel et bien connu par Alienware. En cas de non fonctionnement des LEDs de l'AlienFX, il est effectivement recommandé d'éteindre le système (pas de redémarrage, qui ne change rien) et de le rallumer. Et effectivement ça marche, dans 100 % des cas, cela fait revenir à la vie l'illumination du boîtier.

Histoire de tirer les choses au clair, je me suis demandé si le fait d'atteindre Windows lors du premier démarrage (ou les LEDs restent éteintes) intervenaient dans le réallumage de ces dernières après l'extinction du système. J'ai donc fait des tests ou je me suis contenté, une fois le système démarré, de rester quelques minutes sous le BIOS, puis d'éteindre et de rallumer le système. A chaque fois, AlienFX se remet à fonctionner. J'ai contacté le support Alienware pour ce problème ennuyeux, mais pour l'instant, je n'ai reçu aucune réponse intéressante de leur part.

 Logiciel AlienFX

L'interface du logiciel AlienFX (version 1.05) en mode avancé. Faut que ça claque sous Team Fortress 2 ! Notez la pauvreté des évenements systèmes exploitables pour le changement des couleurs (cliquez sur l'image pour l'agrandir).

A chaque démarrage, AlienFX reste donc désespérément éteint, ce qui retire au boîtier Alienware une bonne partie de sa superbe. Sans ses éclairages, il apparaît terne, morne, presque sans vie (sans compter qu'il n'y a plus d'indicateur de l'activité disque). Pour ma part, je trouve ce problème, très répandu si l'on en croit les témoignages sur Internet, agaçant au possible. Sur la moindre de ses publicité, Alienware se vante de son système AlienFX, chaque image d'un boîtier le montre allumé et fonctionnel, alors que dans la réalité, cette véritable marque de fabrique ne fonctionne tout simplement pas au démarrage de la machine.

Pour terminer avec AlienFX, il faut ajouter que les possibilités de personnalisation de l'affichage paraissent limitées à l'utilisation, et qu'elles mériteraient d'être développées. Notons déjà que, contrairement à ce que le logiciel permet de croire, certaines couleurs passent très mal, et il est ainsi presque impossible d'afficher quelque chose qui ressemble à du jaune ou de l'orange. De plus, si certaines LED fournissent une lumière assez intense, d'autres sont trop faiblardes (comme celles qui éclairent les prises d'air frontales : en plein jour, on ne voit pratiquement rien).

En mode avancé, le logiciel AlienFX (version 1.05) offre certes de multiples possibilités d'éclairage : on peut ainsi afficher une seule couleur, faire pulser la LED rythmiquement, réaliser du morphing (passage lent d'une couleur à une autre), et utiliser ces trois options l'une derrière l'autre (six enchaînement possibles par zone). Par contre, force est de constater une certaine pauvreté dans la gestion des événements qui déclenchent les changements de couleur. En tout et pour tout, il en existe trois types. Les deux premiers sont les plus utiles. Il s'agit d'un événement par défaut, et un événement à l'ouverture d'une application donnée (à la fermeture, on retrouve la couleur associée à l'événement par défaut). Le seul autre événement système est l'arrivé d'un email (et encore faut-il utiliser outlook pour en bénéficier). On aurait vraiment aimé pouvoir exploiter d'autres types d'événements pour exploiter au mieux les LED réparties sur les différents éléments du boîtier (par exemple clignotement des LED de la baie frontale lors d'une gravure d'un DVD, changement de couleur de la LED frontale lors du dépassement d'un seuil de température pour le CPU, etc).

Conclusion

Alienware et Surround Gaming : Bureau Windows

Même s'il n'est pas parfait, l'Alienware Area 51 7500 testé ici est cependant une excellente machine. Très puissant, possédant un design des plus séduisants, son utilisation procure indéniablement d'intenses satisfactions (cliquez sur l'image pour l'agrandir).

Alors, que vaut réellement l'Area 51 7500 d'Alienware en ce début d'année 2008 ? C'est la question que n'importe quel acheteur potentiel d'un système desktop Alienware se posera de nombreuses fois.

Pour ma part, après deux mois d'utilisation, je suis très satisfait de ma machine. Certes, cela tient certainement au fait qu'elle se montre très véloce, et qu'elle peut faire tourner sans le moindre souci de nombreux jeux sur mes trois écrans. Au risque de me répéter, question puissance, il n'y a rien à redire.

Les décibels produits par le système, pourtant équipé d'un dispositif pour le watercooling sont selon moi un inconvénient majeur, même si je me suis beaucoup amusé à régler le problème. Disons qu'il faut être conscient que la machine n'est pas silencieuse (mais peut-elle l'être, étant donné ce qui se cache sous le capot ?) et qu'il vous faudra prévoir l'achat de rhéobus si vous voulez l'amener, pour une utilisation bureautique, à un niveau de silence adéquat. Bien entendu, la perception du bruit varie avec chacun d'entre nous, et certaines personnes pourraient trouver très plaisant (à l'image des conducteurs de voitures de course qui aiment écouter le moteur de leur bolide) la "mélodie" jouée par un Alienware poussé dans ses retranchements.

Quand aux problèmes de l'AlienFX, disons qu'ils montrent que rien ne peut être parfait en ce monde et que même un Alien peut avoir des faiblesses. Si vous acceptez le fait que, malgré les milliers d'euros que vous allez dépenser, vous risquez de vous retrouver, tôt ou tard, face à des contrariétés, l'acquisition d'un Alienware vous procurera de toute façon de la satisfaction. Car inutile de le cacher, quelque soit les reproches que l'on puisse faire à ces systèmes, ils possédent indéniablement quelque chose d'extraterrestre !

 
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